Un nouvel espoir dans la lutte contre le sida

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Des chercheurs de l'Institut de génétique moléculaire de Montpellier ont trouvé un nouveau moyen de bloquer la multiplication du virus du sida lors de tests en laboratoire. C'est ce que révèle une étude publiée vendredi par la revue gratuite en ligne Plos Pathogens.

C'est un nouvel espoir pour les malades du sida. Des chercheurs de l'Institut de génétique moléculaire de Montpellier ont développé une molécule chimique s'attaquant aux mécanismes cellulaires qu'utilise le VIH pour se multiplier, alors que les médicaments actuels visent des mécanismes propres au virus lui-même. Il s'agit donc d'un nouveau moyen de bloquer sa multiplication. "Au lieu d'attaquer les composants que le virus amène avec lui, nous visons ceux qu'il utilise dans la cellule", explique le professeur Jamal Tazi (Institut de génétique moléculaire/Université de Montpellier/CNRS). Cette approche "entièrement nouvelle" devrait permettre d'éviter que le VIH, au fil de mutations successives, trouve le moyen de résister à l'action du médicament qui le vise.

La molécule chimique mise au point par les chercheurs du CNRS et de l'université de Montpellier est efficace non seulement sur des souches virales de laboratoires, mais aussi sur des virus isolés sur des patients, même lorsqu'il s'agit de virus devenus résistants aux thérapies habituelles. "Les cellules traitées survivent", ce qui "favorise la reconstitution du système immunitaire", ajoute le professeur Tazi, précisant que les premiers tests n'ont pas montré de toxicité de la molécule pour les cellules immunitaires. Si la molécule testée continuait de se révéler non toxique, cette stratégie pourrait viser aussi d'autres virus utilisant des procédés cellulaires similaires au VIH. Mais compte tenu des phases de tests nécessaires sur l'animal puis sur l'homme, elle ne pourra pas devenir un médicament avant 5 à 10 ans.