Villepin contre-attaque dans l'affaire Clearstream

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Dominique de Villepin était l'invité d'Europe 1 vendredi soir, au lendemain des déclarations de Nicolas Sarkozy à la télévision sur le dossier Clearstream. L'ancien Premier ministre a choisi de contre-attaquer dans cette affaire où il a été mis en examen et qu'il refuse de considérer comme une affaire politique. Il demande notamment à Nicolas Sarkozy de prouver qu'il a bien été sali dans cette affaire.

Dominique de Villepin a adressé une lettre à Nicolas Sarkozy, une lettre dont il est venu présenter le contenu vendredi soir sur l'antenne d'Europe 1. L'ancien Premier ministre conteste principalement le fait que le nouveau président de la République ait jamais été mis en cause personnellement dans le dossier Clearstream. "Cette affaire ne peut être réduite à une affaire politique" a-t-il insisté. Dominique de Villepin demande donc à son ancien collègue de fournir les preuves du contraire au juge, si elles existent. "Selon le dossier que j'ai pu consulter, à aucun moment il n'a été mis en cause ni juridiquement ni médiatiquement. Je ne lui fais pas de procès d'intention mais s'il a été sali, très bien, je veux savoir comment, s'il a été entendu par les juges, très bien, je veux savoir comment" a martelé Dominique de Villepin.

L'actuel chef de l'Etat, interrogé sur TF1 et France 2 jeudi soir, avait lui exclu tout retrait de la procédure. "Le président de la République, il est pas au-dessus des lois, il est pas en dessous non plus (...) je ne sais pas ce que dit M. Villepin, qu'il s'explique devant la justice", a expliqué Nicolas Sarkozy à Patrick Poivre d'Arvor et Arlette Chabot. Pour sa part, Dominique de Villepin a rappelé sur Europe 1 qu'il ne demandait pas à Nicolas Sarkozy de retirer sa plainte. Mais il a mis en doute le statut du président de la République dans ce dossier. "Il y a une bizarrerie juridique" a expliqué Dominique de Villepin. "Qui s'exprimait hier à la télévision ? Le chef de l'Etat ou la partie civile ? Est-ce que ce double statut n'impressionne pas la justice et la police judiciaire ?" s'est-il interrogé.

Par ailleurs, sur la question du contrôle judiciaire mis en place pour Dominique de Villepin, du fait de son statut de mis en examen, la cour d'appel de Paris a décidé vendredi un peu plus tôt dans la journée de baisser le montant de la caution demandée à l'ancien Premier ministre. Elle ne sera plus de 200.000 euros mais de 50.000 euros. Mais l'ancien Premier ministre a décidé de se pourvoir en cassation sur ce point. Mon "combat ne s'arrêtera que le jour où la vérité entière sera connue dans l'affaire Clearstream et où justice (lui) aura été rendue" a-t-il ajouté. Le contrôle judiciaire, outre la caution, prévoit l'interdiction pour Dominique de Villepin de rencontrer Jacques Chirac et les principaux personnages du dossier Clearstream.