Emmanuel Macron a refermé mardi à Montpellier ses trois meetings "diagnostic" de la France par une ode à "la volonté d'être français", défendant la réduction des inégalités, la laïcité, un islam organisé et la "responsabilité morale" d'accueil des réfugiés.
De Danton à Albert Camus. Après "La France qui subit" à Strasbourg et "la France qui choisit" au Mans, c'est sur le thème de "la France qui unit", que l'ancien ministre de l'Economie a enjoint pendant près d'une heure et demie la France à ne pas se penser "fragile", en citant pêle-mêle Albert Camus, André Gide, Jean Vilar mais aussi Danton et les tirailleurs sénégalais. "L'urgence, c'est de dénoncer les discours anxiogènes, déclinistes véhiculés à dessein par une large part de la classe politique", a commencé Emmanuel Macron, dont la candidature à la présidentielle fait de moins en moins de doute alors qu'un nouveau sondage (Odoxa) le place mardi au deuxième rang des personnalités le plus d'adhésion chez les Français (34%, en hausse de 3 points).
"Quels Français voulons-nous être ?" Partant du constat qu'"on peut naître en France, être français, passer son enfance à l'école de la République, avoir bénéficié de notre mode de vie et de notre modèle social et détester la France", Emmanuel Macron a longuement défendu "la volonté" d'être Français. "La question que devons nous poser, la seule qui vaille, elle est assez simple : quels Français voulons-nous être ?", a-t-il interrogé. Il a ensuite développé cette idée en suivant plusieurs pistes: la refonte de la sécurité sociale, la laïcité et l'organisation de l'islam dans la société française mais aussi l'accueil des réfugiés.
La sécurité sociale. Appelant à "refonder la sécurité sociale pour créer les nouvelles sécurités individuelles dont notre pays a aujourd'hui besoin", Emmanuel Macron a défendu la gestion de l'Unedic et de la formation professionnelle "par l'Etat plus que les partenaires sociaux". "Ça implique que notre système de protection sociale soit moins financé par les cotisations sociales assises sur le travail et plus par l'impôt", a-t-il poursuivi, citant la consommation ou la pollution.
La laïcité comme liberté. Dans ce qu'il a à plusieurs reprises nommé "cette nation bienveillante et exigeante", "la religion n'est pas un problème". "La laïcité, c'est une liberté avant d'être un interdit", a-t-il insisté, invoquant le "texte de tolérance" que constitue la loi de 1905 de séparation de l'Eglise et de l'Etat.