Édouard Philippe 1:26
  • Copié
Aurélie Herbemont, édité par
Deux mois et demi après avoir été remplacé par Jean Castex, le maire du Havre jouit d'une cote de popularité certaine, dont il ne semble pas vouloir se servir pour revenir maintenant dans l'arène nationale. Mais l'ancien Premier ministre est pourtant loin d'avoir quitté la politique.
DÉCRYPTAGE

Édouard Philippe a fait un retour remarqué la semaine dernière en prédisant "une tempête économique, sanitaire, sociale et peut-être politique" dans les mois à venir. Mercredi soir, lors d'un nouveau meeting consacré aux sénatoriales, l'ancien Premier ministre sera aux côtés de son ami, le ministre Sébastien Lecornu, dans l'Eure. Vendredi, le maire du Havre sera à Angers pour la rentrée de La République des maires, ces édiles macron-compatibles pour parler de la crise du Covid-19. Loin de Matignon, mais pas si loin de la politique, Édouard Philippe trace son chemin.

Déjeuners réguliers avec des ministres

Ses proches n’ont que le mot "heureux" à la bouche pour parler de lui. De retour dans sa mairie du Havre, il a repris la plume avec son ami, le député européen Gilles Boyer, pour écrire un livre sur l’art de gouverner. La politique n'est jamais très loin et pas qu'au Havre : il déjeune régulièrement avec des ministres du gouvernement de Jean Castex, son successeur.

Ancien d'Areva, Édouard Philippe va aussi devenir administrateur du groupe informatique Atos. Un retour à une vie plus normale, à un détail près : l'ex-Premier ministre est populaire. "Il voit les sondages mais vous savez ce qu’il en pense", glisse un de ses proches. Auprès d'Alain Juppé pendant la primaire, il a vu qu'il ne servait à rien de faire des plans sur la comète en s'appuyant sur des bons sondages.

"La vie est longue"

D’ailleurs, personne ne sait ce qu'Édouard Philippe fera de sa cote. Une seule certitude apparaît : "Il s'est créé un patrimoine politique et a acquis une marque de fabrique", confie un de ses amis, qui ne l'imagine pas une seconde se lancer dans une aventure présidentielle contre Emmanuel Macron. "Ça ne lui ressemblerait pas, on a été biberonnés à la loyauté", assure un juppéiste. Ses amis ne disent pourtant pas "jamais la présidentielle", avec une phrase qui revient en boucle : "La vie est longue."