Nouvelle étape dans l'affaire Fillon. Le parquet national financier (PNF) a ouvert vendredi une information judiciaire notamment pour "détournement de fonds publics" et "abus de biens sociaux". Trois juges d'instruction ont été désignés pour enquêter sur les soupçons d'emplois fictifs visant l'épouse et les enfants du candidat de la droite. Le couperet est tombé dans la soirée alors que François Fillon, donnant un meeting à Maisons-Alfort, était sur le point de monter sur scène.
"Nous allons traverser les tempêtes !". Depuis vendredi matin, le candidat de la droite s’attendait à cette décision. Son équipe l’avait averti et son porte-parole était sur le qui-vive. Alors que Valérie Pécresse chauffe la salle, le Sarthois multiplie les coups d’œil à son téléphone portable. Devant les micros, il a déroulé son discours comme si de rien n’était, avec simplement quelques allusions. "Nous allons, mes amis, contrer les attaques. Nous allons traverser les tempêtes ! Nous allons franchir les ponts !", a-t-il lancé. Une déclaration préparée en amont du communiqué du PNF.
Un enthousiasme de façade. "Mais que voulez-vous qu’il ajoute ?", lance l’un de ses proches. "Cela ne change rien, François ira jusqu’au bout", assure-t-il. Les élus fillonistes osent même se réjouir : "Grâce à la nomination de juges indépendants, son innocence sera reconnue", assure-t-on, même si, hors micros, l’enthousiasme retombe vite.