En pleine trêve estivale, Anticor en remet une couche. Après une première plainte en mai dans l’affaire Kohler, l’association anticorruption a déposé mercredi une plainte complémentaire pour "prise illégale d'intérêt", "trafic d'influence" et "corruption passive". Elle fait suite aux informations de Mediapart sur les supposés liens du secrétaire général de la présidence avec l'armateur MSC. L'indignation de l'opposition promet à l’exécutif de nouvelles turbulences quelques semaines seulement après le séisme de l’affaire Benalla.
La presse contredit la parole présidentielle. Les députés commencent à monter au créneau, à l'image d'Ugo Bernalicis. L'insoumis avait interpellé le gouvernement en juin, dès la première plainte. Avec ces nouvelles révélations, il remet en question la fiabilité de la parole présidentielle. "À l’époque, le gouvernement m’avait répondu en me disant que monsieur Kohler n’avait jamais participé à des prises de décision pouvant servir des intérêts de MSC", rappelle-t-il. "On voit bien maintenant que ça n’a pas été le cas, et à chaque fois que la présidence de la République communique pour défendre ses agissements, on a des éléments qui sortent dans la presse, dans les semaines et le mois qui suivent, pour démentir cela", relève-t-il.
L'entre-soi du pouvoir et ses dérives. Après l'affaire Benalla, le député Les Républicains Fabien Di Filippo estime que les soupçons qui entourent Alexis Kohler trahissent un exercice du pouvoir trop oligarchique. "Révélation après révélation, cela met en lumière l’existence d’un clan autour d’Emmanuel Macron, d'une caste dont il fait partie, qui s’est accaparée le pouvoir et qui s’affranchit de beaucoup de règles pour le détourner à son profit", dénonce-t-il.
Les membres de l’opposition semblent bien décidé à utiliser cette affaire pour compliquer la rentrer de l’exécutif. En attendant, l'Elysée a choisi de rester silencieux.