L'enquête s'accélère autour du couple Fillon. Tous deux ont été entendus pendant plus de cinq heures, lundi soir, par les hommes de l'office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales. De son côté, Nicolas Sarkozy suit les événements de près.
Une défense trop tardive. D'après lui, son ancien Premier ministre a commis une "erreur de communication", a-t-il dit à un de ses fidèles, notamment parce que François Fillon a attendu 48h avant d'aller se défendre sur un plateau de télévision. "Nicolas Sarkozy, lui, ripostait aussitôt", fait valoir un de ses lieutenants.
Nicolas Sarkozy "pas rancunier". L'ancien président a appelé François Fillon vendredi, trois jours après les révélations du Canard enchaîné sur l'emploi fictif présumé de l'épouse du candidat à la présidentielle. Un coup de fil "amical", dit-on dans l'entourage de l'ex-chef de l'Etat. "Il lui a apporté son soutien dans cette épreuve qui implique sa famille", confie un proche. "Il n'est pas rancunier, il est solidaire", s'en amuse un sarkozyste, en référence à la petite phrase assassine de François Fillon : "Qui imagine le général De Gaulle mis en examen ?".
Il ne sera pas le plan B. Nicolas Sarkozy reconnaît devant ses amis que la situation de son ancien Premier ministre est compliquée. Mais à tous les parlementaires qu'il voit, il fait passer ce message : "Il ne faut pas gêner la campagne de François Fillon". Tous ses proches sont formels, la question de son retour comme recours potentiel en cas de désistement de François Fillon ne se pose pas. "Il veut vraiment se détacher de tout ça", assure un ami.