Alexandre Benalla compte rendre ses passeports "dans les prochains jours"

Alexandre Benalla affirme s'être servi de ses passeports diplomatiques pour son "confort personnel" et qu'il compte les rendre "dans les prochains jours".
Alexandre Benalla affirme s'être servi de ses passeports diplomatiques pour son "confort personnel" et qu'il compte les rendre "dans les prochains jours". © STEPHANE MAHE / POOL / AFP
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L'ancien chargé de mission Alexandre Benalla, dans la tourmente pour avoir utilisé des passeports diplomatiques après avoir été remercié par l'Élysée, a assuré au Journal du dimanche qu'il comptait les rendre "dans les prochains jours".

Alors que le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour des soupçons d'"abus de confiance" samedi à son encontre, Alexandre Benalla a affirmé au Journal du dimanche qu'il comptait rendre ses deux passeports diplomatiques "dans les prochains jours". 

Des passeports utilisés par "confort personnel". Celui qui souhaite être considéré comme "un justiciable ordinaire, ni plus ni moins" reconnaît qu'il a "peut-être eu tort de [se] servir de ces passeports. Mais je tiens à dire que je ne l'ai fait que par confort personnel, pour faciliter mon passage dans les aéroports."

Il assure ne pas s'en être servi pour ses affaires, alors que le directeur de cabinet d'Emmanuel Macron, Patrick Strzoda, laissait sous-entendre le contraire dans une lettre rendue publique. Celui-ci y affirme que l'Élysée ne pourrait "laisser sans réaction l'existence de relations d'affaires en France ou à l'étranger avec des intérêts privés, tout à fait incompatibles" avec les fonctions de l'ex-collaborateur du président, remercié cet été après l'affaire du 1er-Mai. Patrick Strzoda fait ainsi référence au voyage d'Alexandre Benalla au Tchad, trois semaines seulement avant celui du président. Une visite qui concernerait des motifs liés à un marché d'équipement, précise LeJDD.

 

Des passeports restitués puis rendus. Par ailleurs, Alexandre Benalla a assuré une nouvelle fois qu'il avait restitué ses passeports en août mais qu'ils lui ont été rendus en octobre par un "membre de la présidence" alors qu'il rapportait son badge d'accès à l'Élysée. Il ne voyait pas alors de raison de ne pas les utiliser, a-t-il confié au JDD. S'agissait-il d'une erreur ou d'une faveur ? Aucune explication n'a été fournie à ce stade.

Un mensonge devant la commission parlementaire ? Alexandre Benalla est également soupçonné d'avoir menti devant la commission parlementaire de septembre dernier lorsqu'il a affirmé que ses passeports se trouvaient dans son ancien bureau de l'Élysée. Ceux-ci n'y ont pourtant pas été retrouvés lors de la perquisition. L'ancien chargé de mission a assuré auprès de l'hebdomadaire n'avoir reçu "aucune relance" pour rendre ses documents après les avoir récupéré. Deux courriers recommandés lui ont néanmoins été envoyés par le ministère des Affaires Étrangères. 

Un passeport diplomatique lors de son placement en garde à vue. Dans cette affaire, une certitude semble poindre : Alexandre Benalla portait l'un des deux passeports incriminés lors de son placement en garde à vue le 20 juillet dans le cadre de l'enquête sur l'interpellation musclée du 1er mai. Les policiers avaient alors sollicité le Quai d'Orsay pour vérifier la validité du document. Le ministère avait alors répondu, comme le mentionne le procès-verbal de la PJ, que le passeport diplomatique ne confère "aucune immunité" à son possesseur.