François Hollande est à Washington depuis jeudi. Il a vu Barack Obama en tête à tête pour parler de la Syrie, et il participe vendredi au sommet sur la sécurité nucléaire. Après la très mauvaise passe qu’il vient de traverser, le président de la République se retrouve avec les grands de ce monde pour essayer de gagner la guerre contre le terrorisme. Mais il a toujours en tête le renoncement auquel il a été contraint.
Rendez-vous avec l'histoire. Il n’y a ni regret, ni contrition, encore moins de remise en question. L'état d’esprit actuel du président, c’est la combativité. Hors de question pour François Hollande d’admettre un quelconque échec personnel. Au contraire, il estime que c’est le discours du 16 novembre à Versailles qui restera dans l’histoire, et certainement pas le débat politicien qui a suivi. Il considère que ce discours était indispensable pour empêcher les Français de se dresser les uns contre les autres. Le reste, c’est du détail. À ses yeux, c’est la lenteur du temps parlementaire qui est à incriminer.
Prêt à combattre. Quant à ceux qui le disent battus d’avance, fini, mort politiquement, il leur répond par un rictus. La meilleure défense, c’est l’attaque, donc il va attaquer. Par exemple, dans les prochaines semaines il défendra la loi El Khomri lui-même, sur le terrain et à la télévision. Et il y a toujours cet éternel optimisme, François Hollande reste confiant : le chômage baissera. Quant à la suite, le Président se fait très clair : "Je suis déterminé à rendre les coups, dit-il en privé, mais, en temps voulu… On n’est pas encore dans la bataille." En attendant : "Je tiens bon." Le Président sourit et rappelle qu’il a connu beaucoup de situations dans sa vie politique et qu’il sait très bien quelles étapes il faut franchir.