Les agressions homophobes s’envolent. "Sur l‘année, on a une augmentation des plaintes pour ces faits d’un peu plus de 30%", a relevé Marlène Schiappa dimanche, au micro d’Hélène Jouan dans Le Grand Rendez-vous Europe1/ CNEWS/ Les Echos. "La ligne d’écoute de SOS Homophobie explose. Il y a de plus en plus d’appels", assure la secrétaire d’Etat à l’Egalité entre les femmes et les hommes.
"On rend plus visible ces agressions parce qu’avant il y avait ce phénomène de honte et, maintenant, les victimes les rendent visibles et les publicisent – je voudrais saluer leur courage –, mais il y aussi une véritable augmentation de ces agressions", souligne Marlène Schiappa. En conséquence, "nous allons présenter un plan interministériel", annonce-t-elle, assurant avoir reçu avec le président de la République différents responsables associatifs.
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L'homophobie des discours politiques. Marlène Schiappa veut aussi dénoncer les discours tenus par certains responsables politiques, estimant qu’ils se livrent à une instrumentalisation dangereuse de l’homophobie, alors même que l’ouverture annoncée de la procréation médicalement assistée à toutes les femmes cristallise de nombreuses critiques, notamment à droite de l’échiquier politique. "Il faut rappeler, encore, que l’homophobie n’est pas une opinion. Visiblement, certains se servent de l’homophobie comme d’un argument, y compris dans les débats", s’agace-t-elle. "Je pense à La Manif pour tous, je pense à Sens commun, je pense à Laurent Wauquiez, je pense à Robert Ménard, je pense à Marine Le Pen et tous leurs amis", dénonce Marlène Schiappa. "Je ne les traite pas d’homophobes, je vous demande de regarder leurs discours", précise-t-elle. "Je ne crois pas que Laurent Wauquiez soit stupide, il le fait par calcul et par construction idéologique."
Mettre l'accent sur la prévention. Dans le détail des mesures à prendre, Marlène Schiappa insiste tout particulièrement sur le "volet prévention". "À l’école, il y a un travail de prévention de l’homophobie à faire", explique-t-elle. "Encore une fois, il faut sortir des fantasmes : il ne s’agit pas de faire la promotion de l’homosexualité, mais de lutter contre cette haine", précise la secrétaire d’Etat. Elle explique aussi vouloir tenir compte de certaines particularités territoriales : "Je crois qu’en outre-mer il y a un travail spécifique à mener contre l’homophobie", glisse-t-elle, sans plus de précision.