Augmentation des violences homophobes : Marlène Schiappa promet un "plan interministériel"

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Les plaintes pour ce type d'agression auraient bondi de 30% depuis janvier, selon les chiffres de Marlène Schiappa, invitée dimanche du "Grand Rendez-vous" sur Europe 1.
INTERVIEW

Les agressions homophobes s’envolent. "Sur l‘année, on a une augmentation des plaintes pour ces faits d’un peu plus de 30%", a relevé Marlène Schiappa dimanche, au micro d’Hélène Jouan dans Le Grand Rendez-vous Europe1/ CNEWS/ Les Echos. "La ligne d’écoute de SOS Homophobie explose. Il y a de plus en plus d’appels", assure la secrétaire d’Etat à l’Egalité entre les femmes et les hommes.

"On rend plus visible ces agressions parce qu’avant il y avait ce phénomène de honte et, maintenant, les victimes les rendent visibles et les publicisent – je voudrais saluer leur courage –, mais il y aussi une véritable augmentation de ces agressions", souligne Marlène Schiappa. En conséquence, "nous allons présenter un plan interministériel", annonce-t-elle, assurant avoir reçu avec le président de la République différents responsables associatifs.

 

L'homophobie des discours politiques. Marlène Schiappa veut aussi dénoncer les discours tenus par certains responsables politiques, estimant qu’ils se livrent à une instrumentalisation dangereuse de l’homophobie, alors même que l’ouverture annoncée de la procréation médicalement assistée à toutes les femmes cristallise de nombreuses critiques, notamment à droite de l’échiquier politique. "Il faut rappeler, encore, que l’homophobie n’est pas une opinion. Visiblement, certains se servent de l’homophobie comme d’un argument, y compris dans les débats", s’agace-t-elle. "Je pense à La Manif pour tous, je pense à Sens commun, je pense à Laurent Wauquiez, je pense à Robert Ménard, je pense à Marine Le Pen et tous leurs amis", dénonce Marlène Schiappa. "Je ne les traite pas d’homophobes, je vous demande de regarder leurs discours", précise-t-elle. "Je ne crois pas que Laurent Wauquiez soit stupide, il le fait par calcul et par construction idéologique."

Mettre l'accent sur la prévention. Dans le détail des mesures à prendre, Marlène Schiappa insiste tout particulièrement sur le "volet prévention". "À l’école, il y a un travail de prévention de l’homophobie à faire", explique-t-elle. "Encore une fois, il faut sortir des fantasmes : il ne s’agit pas de faire la promotion de l’homosexualité, mais de lutter contre cette haine", précise la secrétaire d’Etat. Elle explique aussi vouloir tenir compte de certaines particularités territoriales : "Je crois qu’en outre-mer il y a un travail spécifique à mener contre l’homophobie", glisse-t-elle, sans plus de précision.