En trois clics sur le réseau social LinkedIn, on trouve le CV complet d’Emmanuelle Wargon : HEC, Sciences Po, ENA, et puis le logo de Danone. Car après un cursus universitaire sans fausse note, la nouvelle secrétaire d'État à la Transition écologique et solidaire est devenue directrice des affaires publiques et de la communication de la multinationale de l'alimentaire, poste qu'elle occupait encore mardi matin, avant le remaniement.
L'Écologie, "une succursale du CAC40" ? "La question, aujourd'hui, est de savoir si le ministère de l'Écologie reste le ministère de l'Écologie ou si c'est devenu une succursale du CAC40 qui représente les intérêts des grandes entreprises au sein du gouvernement français", s'interroge Maxime Combes, de l’association Attac.
"Il y a quelque chose d'inconcevable à ce que le jour d'avant on soit chargé de la pollution et de la mise sur le marché des matières plastiques et le surlendemain changer à 180 degrés de politique et défendre la réduction des emballages plastiques", poursuit Stephen Kerckhove, de l’ONG Agir pour l’environnement, qui rappelle que Danone vend aussi des bouteilles en plastique Evian, Badoit ou encore Volvic. La nouvelle secrétaire d'État a aussi été critiquée pour avoir défendu l'huile de palme, critiquée pour son lourd impact sur la déforestation, dans la fabrication du lait pour bébés.
Quand Emmanuelle Wargon (notre nouvelle secrétaire d'Etat à l'Ecologie) expliquait qu'on ne peut pas se passer d'huile de palme pour fabriquer du lait pour bébés (aux Rencontres économiques d'Aix-en-Provence, en juillet 2018, la vidéo complète: https://t.co/7r2W5khfEx) pic.twitter.com/KIH0Saz5sw
— Nicolas Cori (@nicolascori) 16 octobre 2018
Wargon se défend mais comprend les critiques. "Je suis une femme libre et une haut fonctionnaire attachée à l'intérêt général", se défend Emmanuelle Wargon auprès d'Europe 1. "Je suis fière d'avoir poussé Danone à avancer sur ces sujets donc je pense que ce parcours est une force." Tout en ajoutant qu’elle peut comprendre la question que se posent certains avec sa nomination au gouvernement, en remplacement de Sébastien Lecornu, parti au ministère de la Cohésion des Territoires.