Il n'est pas simple de faire baisser les dépenses publiques quand son exemplarité en la matière est remise en cause. Benjamin Griveaux s'est vu épinglé par l'ancien député socialiste René Dosière, connu pour son engagement contre le gaspillage budgétaire, et qui a relevé une augmentation de 49% des rémunérations mensuelles au sein du cabinet du porte-parole du gouvernement. "C’est faux !", s'est défendu lundi l’intéressé au micro d'Audrey Crespo-Mara sur Europe 1.
Des chiffres contestés. Le salaire moyen de ses cinq conseillers serait ainsi passé de 4.926 euros à 9.180 euros depuis janvier. René Dosière, qui a estimé "choquante" cette hausse, tire ces chiffres d'un rapport intitulé Personnels affectés dans les cabinets ministériels, qui détaille la situation ministère par ministère, et qui apparaît en annexe du projet de budget pour 2018. "Il y a des gens qui le lisent manifestement avec un parti pris", estime Benjamin Griveaux. "C'est une information qui circule suite à un papier de Capital [qui de son côté calcule une hausse de 86%, ndlr]. Je vais demander un droit de réponse par voie d'avocat", fait-il savoir. "J'en ai assez que la classe politique soit victime d'un tir au pigeon".
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Un staff plus important et plus expérimenté. Benjamin Griveaux estime en effet que les chiffres présentés ont été déformés et ne reconnaît qu'une augmentation de "27%", qu'il justifie notamment par le renforcement de son équipe. "Ça avait été calculé avec quatre conseillers pour mon prédécesseur [Christophe Castaner, ndlr], quand il en avait cinq. Moi j'en ai cinq, comme me l'autorise le plafond fixé par le Premier ministre", argue-t-il. "C'est donc 27% d'augmentation. Pourquoi ? Parce que mes conseillers sont plus expérimentés et plus âgés que les conseillers qui étaient là auparavant."
Une baisse générale du nombre de conseillers sous Emmanuel Macron. "Je suis à 2% au-dessus de la moyenne des cabinets ministériels, très exactement à 2,2%", fait encore valoir le porte-parole. "Je rappelle que sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, c'était 596 conseillers de cabinet [pour l'ensemble du gouvernement, ndlr], et sous le quinquennat de François Hollande, 522. Sous le quinquennat d'Emmanuel Macron, on est à 311 conseillers de cabinet", énumère-t-il. Et "pas mieux payés", assure encore Benjamin Griveaux. "Quand on donne des chiffres, la moindre des choses, c'est de donner la parole à la défense. La politique n'est pas un jeu de ball-trap", conclut-il.