Michael Bloomberg, envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies pour les villes et le climat et ancien maire de New York, était l'invité de Thomas Sotto, jeudi sur Europe 1. Un entretien conjoint avec la maire de Paris, Anne Hidalgo.
>> Voici les moments forts de cet entretien :
• Pollution : "ce n'est pas une bataille perdue d'avance"
Michael Bloomberg s'est félicité de la lutte contre la pollution qu'il a menée lorsqu'il était maire de New York, de 2002 à 2013. "Ce n'est pas une bataille perdue d'avance ! Nous avons réussi à faire baisser la pollution à New York en faisant fermer certaines centrales à charbon. Les villes, les gouvernements nationaux peuvent agir à leur échelle", a-t-il affirmé.
Et l'ancien maire de la Grosse Pomme de livrer cette anecdote : "Al Gore et moi étions sur le toit d'un bâtiment il y a six ou sept ans. Il a repeint ce bâtiment en blanc pour réduire la consommation d'énergie pour faire baisser la température du bâtiment l'été. Tout le monde s'est moqué de lui. Si vous survolez New York, 80 à 90% des bâtiments aux toits plats sont en blanc aujourd'hui ! Ça veut dire que ça marche !"
"Les maires agissent directement", a renchéri Anne Hidalgo. "Dans la conférence climat qui se prépare, je pense que les maires sont porteurs de solutions avec les entreprises, les ONG. C'est le message porté par Michael Bloomberg, c'est le message que je vais porter aussi avec d'autres maires".
• Terrorisme : "il faut rester sur ses gardes"
Michael Bloomberg a été élu maire de New York peu après le 11-Septembre. Dans le contexte d'inquiétude internationale vis-à-vis du djihadisme, a-t-il des craintes ? "Il faut rester sur ses gardes, être préparé à tout", a-t-il prévenu. "Je pense que le monde est plus dangereux qu'il ne l'a jamais été au cours de ces dix ou douze dernières années. Espérons qu'au niveau national, nos dirigeants feront preuve de bon sens pour ne pas les laisser avancer mais pour suivre toutes les pistes qui existent et essayer de se préparer à toute éventualité."
• Travail le dimanche : "ce n'est pas à l'Etat de dire quand on peut acheter ou vendre"
Le gouvernement s'apprête à présenter un projet de loi sur l'élargissement du travail le dimanche. Un sujet crucial pour les quartiers touristiques de Paris. Que pense Michael Bloomberg de ce débat, alors qu'à New York, de nombreuses boutiques sont ouvertes jour et nuit, dimanche inclus ? "Je crois que si les gens veulent vraiment vendre des choses et qu'il y a des gens pour les acheter, ils devraient avoir le loisir de le faire", a-t-il estimé. "Personne ne force à faire quoi que ce soit, acheter ou vendre, mais je ne suis pas persuadé non plus que ce soit à l'Etat qu'il incombe de dire quand on peut acheter ou vendre".
Commentaire d'Anne Hidalgo, qui n'est pas favorable à la généralisation du travail le dimanche, mais souhaite l'extension des zones où celui-ci est autorisé à Paris : "Michael Bloomberg peut faire ses courses le dimanche à Paris, dans des zones limitées. Nos modèles sont différents. Beaucoup de commerces sont ouverts le dimanche à Paris, nous avons réussi à préserver un commerce de proximité. Il y aura à choisir, je livrerai mes propositions en fin d'année".
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