L'INFO. Walter Broccoli est un homme en colère. L'ancien responsable FO d'Arcelor-Mittal à Florange ne digère pas le passage de son fils au Front national. Depuis, les deux hommes ne se parlent plus. Face à cette situation, le syndicaliste a décidé de se lancer en politique pour lutter contre le parti de Marine Le Pen. C'est ce qu'il a expliqué au micro d'Europe 1, mardi matin.
"La famille Broccoli, ce n'est plus ma famille". Les derniers mots de son fils, Walter Broccoli les as entendus au lendemain des élections européennes, en mai dernier : "Les mots étaient très violents. De la haine, de la rage, des insultes…Mais je ne veux pas en dire plus." Ce silence, il ne le comprend pas, car "on a toujours été très proches. J'ai découvert dans le journal local qu'il faisait partie de la liste FN pour les municipales. Il ne m'en avait jamais parlé avant. J'ai donc été le voir. Cela a été une grosse dispute. Il a fermé la porte et il a dit : 'la famille Broccoli, ce n'est plus ma famille'. Il n'a rien voulu entendre. Je ressens la même chose qu'une famille qui voit son fils partir faire le djihad en Syrie."
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"Il veut se venger, il veut tout détruire". Interrogé sur les raisons qui ont pu pousser son fils à rejoindre les rangs du Front national, Walter Broccoli évoque d'abord la situation professionnelle délicate de son fils, actuellement au chômage. Mais pas seulement. "Il veut tout casser. D'après le dernier SMS qu'il m'a envoyé, il veut se venger, il veut tout détruire. Et la façon de détruire la France, c'est de voter FN. Il le ressent comme ça, il n'a plus rien à perdre.
"La gauche est morte". Si le syndicaliste est aussi remonté, c'est aussi parce lui, fils d'immigré italien, a subi dans son enfance des réflexions racistes. "C'est insupportable ! J'ai la rage de voir mon fils aller vers ce parti de la haine ! Je ne cherche pas de mandat politique, mon combat est de convaincre mes amis que ce n'est pas en votant FN que l'on gagnera quelque chose. Pour moi, la gauche c'est fini, elle est morte. François Hollande est à droite, et Sarkozy à l'extrême-droite. Aujourd'hui, on doit s'orienter vers le centre, c'est le seul choix que l'on a". A-t-il un message à faire passer à son fils ? "Quitte ce parti de merde !"