Bygmalion : Nicolas Sarkozy conteste son renvoi au tribunal, décision le 20 septembre

Nicolas Sarkozy a déposé plusieurs recours pour éviter un procès.
Nicolas Sarkozy a déposé plusieurs recours pour éviter un procès. © Christope Petit Tesson / POOL / AFP
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Europe1.fr avec AFP , modifié à
La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris s'est penchée mercredi sur les recours de Nicolas Sarkozy pour éviter un procès pour "financement illégal de campagne électorale".

La cour d'appel de Paris dira le 20 septembre si elle confirme ou non le renvoi devant le tribunal correctionnel de l'ancien président Nicolas Sarkozy dans l'affaire des dépenses excessives de sa campagne présidentielle de 2012, dite "Bygmalion".

Audience avec les avocats. Dans cette affaire, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris s'est longuement penchée mercredi sur les recours de Nicolas Sarkozy pour éviter un procès pour "financement illégal de campagne électorale", et de douze des treize autres protagonistes poursuivis pour "complicité" de ce délit. L'avocat général a demandé à la cour de confirmer intégralement les poursuites devant le tribunal ordonnées le 6 février 2017 par le juge d'instruction, ont indiqué des avocats à la sortie de l'audience.

Révélée en 2014, l'affaire Bygmalion avait mis au jour une vaste fraude aux fausses factures destinée à cacher un dépassement massif du plafond légal de dépenses électorales, fixé à 22,5 millions d'euros. D'anciens cadres de l'ex-UMP ainsi que des responsables de la campagne, dont Guillaume Lambert ou Jérôme Lavrilleux, des dirigeants de Bygmalion et des experts-comptables sont également poursuivis pour faux, escroquerie ou complicité, abus de confiance ou recel. 

Le juge Tournaire, cible des avocats de Sarkozy. L'ex-président n'a pas été mis en cause pour avoir eu connaissance du système frauduleux mais pour avoir dépassé le plafond, en engageant 42,8 millions d'euros de dépenses, alors qu'il avait été informé d'un risque de dérapages, ce qu'il conteste. A l'audience, l'avocat de Nicolas Sarkozy, Me Thierry Herzog, suivi par d'autres confrères, a tenté à nouveau d'affaiblir l'enquête du juge Tournaire. Le fait qu'il avait été seul à signer l'ordonnance de renvoi, tandis que l'autre magistrat cosaisi Renaud Van Ruymbeke s'était abstenu, avait ouvert la voie à ces appels. 

Avant d'entrer dans le vif des débats, l'avocat de Nicolas Sarkozy a défendu une question prioritaire de constitutionnalité (QPC), au motif qu'il a déjà été condamné définitivement en 2013 par le Conseil constitutionnel pour le dépassement du plafond. La cour d'appel dira aussi le 20 septembre si elle transmet ou non à la Cour de cassation cette QPC en vue d'une éventuelle saisine du Conseil constitutionnel.