Camus : Jean-Marie Le Pen est "sincère" dans son soutien à l’ultra-droite

Selon Jean-Yves Camus, spécialiste de l’extrême droite, Jean-Marie Le Pen n'a pas apporté son soutien à l'ultra droite pour embarraser sa fille.
Selon Jean-Yves Camus, spécialiste de l’extrême droite, Jean-Marie Le Pen n'a pas apporté son soutien à l'ultra droite pour embarraser sa fille. © KENZO TRIBOUILLARD / AFP
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Jean-Yves Camus, spécialiste de l’extrême droite, n’est pas surpris par le courrier de soutien envoyé par le fondateur du Front national aux leaders du Parti nationaliste français. 
INTERVIEW

Jean-Marie Le Pen a ouvertement soutenu le week-end dernier la refondation du Parti nationaliste français (PNF), via l’envoi d’une lettre de soutien. Pour Jean-Yves Camus, spécialiste de l’extrême droite, rien d’étonnant à cela. "Il est sincère, il y a un effet de génération", a expliqué lundi sur Europe 1 le directeur de l’Observatoire des radicalités politiques. "Le fondateur d’Oeuvre française Pierre Sidos a à peu près le même âge que Jean-Marie Le Pen. Dans son courrier de soutien, il fait référence à Jeune nation, mouvement que Pierre Sidos avait fondé. C’est donc un phénomène purement générationnel", a-t-il insisté.

"C’était possible avec Jean-Marie Le Pen, ce n’est plus possible". Et sur le fond, Jean-Marie Le Pen est moins tatillon sur le sujet de l’ultra-droite que ne l’est sa fille, qui lui a succédé à la tête du Front national. "Lorsque Jean-Marie Le Pen était président du FN, et jusqu’à ce que Marine Le Pen décide d’y mettre fin, Yvan Benedetti, Alexandre Gabriac et d’autres cadres de l’Oeuvre française étaient militants, candidats du FN. C’était possible avec Jean-Marie Le Pen, ce n’est plus possible avec sa fille", a rappelé Jean-Yves Camus.

"Pas un danger pour le FN". Pour autant, la reformation de ce mouvement "ultraminoritaire" n’est pas une mauvaise nouvelle pour le Front national, même avec le soutien de Jean-Marie Le Pen. "La formation qui vient de se créer n’est pas un danger pour le Front national. Au contraire, ça lui permet de confirmer qu’il est dans une optique de recentrage", a affirmé Jean-Yves Camus. "Tout le monde verra qu’il y a une différence idéologique" entre le Front national de Marine le Pen et le PNF.