«Ce comportement n'a pas sa place dans l'hémicycle», dit Borne à Dupond-Moretti après ses bras d'honneur

Élisabeth Borne a recadré le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti ce mardi après les bras d'honneur adressés par ce dernier, mardi à l'Assemblée.
Élisabeth Borne a recadré le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti ce mardi après les bras d'honneur adressés par ce dernier, mardi à l'Assemblée. © RAPHAEL LAFARGUE / POOL / AFP
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avec AFP
La Première ministre Élisabeth Borne a réagi ce mercredi au geste réalisé mardi à l'Assemblée nationale par le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti. Le garde de Sceaux avait adressé deux bras d'honneur en direction d'un député LR provoquant un tollé dans l'hémicycle où "ce comportement n'a pas sa place", selon Borne.

Elisabeth Borne a fait savoir mercredi au ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti, qui a provoqué un tollé la veille à l'Assemblée nationale en faisant deux bras d'honneur, que son "comportement n'avait pas sa place dans l'hémicycle", a appris l'AFP auprès de l'entourage de la Première ministre. La cheffe du gouvernement a tenu ses propos lors d'un échange téléphonique avec le ministre, a-t-on ajouté de même source.

Après l'incident, plusieurs responsables politiques ont demandé la démission d'Éric Dupond-Moretti. Le garde des Sceaux a eu ces gestes après l'intervention du chef de file des députés Les Républicains, Olivier Marleix, qui énumérait des condamnations, mises en examen ou enquêtes concernant des membres du camp présidentiel, dont le ministre de la Justice.

"Il faut qu'on soit tous absolument exemplaires"

Face au tollé suscité, l'ancien ténor du barreau a reconnu et "regretté" les bras d'honneur, qui n'étaient selon lui "pas adressés au député Marleix", mais à l'atteinte "à la présomption d'innocence". Olivier Marleix a demandé mercredi sur RTL à Emmanuel Macron de "tirer les conséquences" de cette affaire, en sanctionnant le ministre pour ce "geste scandaleux". Il a déploré une "insulte à l'égard de la représentation nationale". "Ça aurait été un député de La France insoumise, il aurait été exclu, je n'en doute pas, pour 15 jours", a-t-il fait remarquer.

 

"Il faut qu'on soit tous absolument exemplaires. C'est-à-dire qu'il faut qu'on se tienne et qu'on se comporte encore mieux dans le cadre d'un débat public qu'on se comporte dans le quotidien", avait estimé auparavant sur la même radio le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran. Le sujet n'a pas été évoqué par Emmanuel Macron en Conseil des ministres, selon l'ancien ministre de la Santé.

L'opposition dit son indignation

Le député socialiste Jérôme Guedj a lui affirmé sur France 2 qu'il "ne voyait pas comment la cheffe de l'exécutif pourrait conserver un ministre dont l'attitude elle-même (va) à l'encontre de cette exigence d'exemplarité" de l'Assemblée nationale. Il a déploré n'avoir "rien entendu venant de l'exécutif", dénonçant "une sorte d'impunité", "un signal désastreux". La présidente du groupe RN Marine Le Pen a estimé sur Twitter que ces bras d'honneur "discréditent" Éric Dupond-Moretti "dans les fonctions éminentes qui sont les siennes" et que "c'est à la Première ministre, maintenant, de prendre ses responsabilités". "Dans n'importe quelle autre démocratie la Première ministre aurait exigé sa démission", a renchéri le premier secrétaire du PS Olivier Faure.