Pour l'heure, aucune plainte n'a été déposée mais le Front national se réserve le droit de le faire. Le parti d'extrême droite ne décolère pas après le refus de plusieurs postiers rattachés aux centres de distribution d'Aups et de Barjols, dans le Var, de distribuer des documents de campagne de Geneviève Blanc, candidate dans la 8e circonscription du département. Et ce, malgré un contrat de "publipostage" passé entre le FN et la direction de La Poste.
"Une infime minorité d'agents"
Selon le FN, les postiers ont d'abord justifié leur refus par le fait que les tracts n'étaient pas sous pli. Une pratique courante depuis 2006, précise La Poste. Puis les agents auraient "refuser à distribuer des tracts politiques".
"Des fonctionnaires ont même été trouvés pour remplacer les postiers dont certains se sont mis en maladie", a assuré le directeur de campagne de la candidate, Régis Chevrot. Une information que n'a pas été confirmée l'établissement.
De son côté, la direction régionale de La Poste minimise les faits. Selon elle, "une infime minorité d'agents" sont concernés et la quasi totalité des tracts a pu être distribuée. Le contrat porte sur un montant de près de 4.000 euros sur la distribution de 53 à 55.000 tracts.
La menace d'un recours en annulation
La Poste admet toutefois qu'"en tant que service public", elle "doit traiter avec impartialité et équité tous ses clients (...) à condition que le parti politique soit légal et que le contenu de l'imprimé ne soit pas contraire à l'ordre public, aux bonnes moeurs et respectent les lois de notre pays". Le client peut "se retourner contre" elle, si le service n'est pas rendu", précise l'entreprise publique.
Ce n'est pas encore dans ses intentions, mais le parti d'extrême droite n'exclut pas de porter plainte "pour non respect de contrat". "Nous demanderons alors le remboursement des frais de confection des documents, des dommages et intérêts et, si l'écart des voix est faible entre notre candidate et les autres, nous introduirons un recours en annulation de l'élection", a prévenu le directeur de campagne de la candidate.
Les facteurs réfractaires, eux, s'exposent à des "sanctions", a indiqué La Poste, même si "ce n'est pas à l'ordre du jour à ce stade".