Chômage : les syndicats dénoncent une "réforme injuste"

"On a une réforme profondément injuste, qui va toucher 100% des chômeurs", a réagi Laurent Berger à sa sortie de Matignon.
"On a une réforme profondément injuste, qui va toucher 100% des chômeurs", a réagi Laurent Berger à sa sortie de Matignon. © BERTRAND GUAY / AFP
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avec AFP
Les syndicats ont exprimé mardi leur "colère" contre une "réforme injuste", après la présentation des mesures du gouvernement sur l'assurance chômage.

Les leaders syndicaux ont vivement critiqué mardi les mesures réformant l'assurance chômage dévoilées par le gouvernement, Laurent Berger, le numéro un de la CFDT, et Catherine Perret, de la CGT, parlant d'une réforme "profondément injuste".

"On a une réforme profondément injuste, qui va toucher 100% des chômeurs", a réagi Laurent Berger à sa sortie de Matignon, estimant qu'elle est "extrêmement dure" pour les personnes précaires qui alternent des périodes d'emploi et de chômage. Tous les leaders syndicaux (CGT, FO, CFE-CGC) ont regretté le durcissement des conditions d'indemnisation, puisqu'il faudra travailler six mois sur les 24 derniers mois (au lieu de quatre mois sur 28) pour accéder à l'assurance chômage à partir du 1er novembre, selon la réforme de l'assurance chômage dévoilée mardi par le gouvernement.

"Une réforme archi-perdante"

"On a une réforme qui est archi-perdante pour l'ensemble des demandeurs d'emploi, qui en plus ne responsabilise qu'en partie les entreprises qui usent et abusent de la précarité", a dit Laurent Berger, à propos du bonus malus qui "ne sera appliqué que sur sept secteurs". "La CFDT est profondément en colère", a-t-il lancé. Une "colère" qu'a partagée Catherine Perret, dirigeante de la CGT. Cette réforme "inefficace" et "inique" représente un "durcissement majeur des conditions d'indemnisation des privés d'emploi", a-t-elle dit. "Il y a un chômeur sur deux qui est indemnisé. Avec la réforme du gouvernement, c'est un sur trois", a calculé la dirigeante, promettant que "les mobilisations vont se poursuivre". Un premier rassemblement est prévu le 26 juin devant le siège de l'Unédic.

"C'est un jour funeste", a dit François Hommeril, de la CFE-CGC, critiquant particulièrement la dégressivité au bout de six mois pour les salaires supérieur à 4.500 euros. "Le gouvernement fait un procès aux cadres qu'il considère être des glandouilleurs". Yves Veyrier, secrétaire général de Force ouvrière, a également regretté des mesures "pas efficaces". "On est en train de faire payer au système de protection sociale (...) les échecs cumulés des politiques économiques en matière d'emploi et de chômage", a-t-il estimé.