Une note qui pourrait émaner de son cabinet avait rallumé la polémique, avant les fêtes, sur la fraude à l'assurance chômage. Muriel Pénicaud, ministre du Travail, a tenu à mettre les choses au clair dans Le Grand Rendez-Vous d'Europe 1 avec CNews et Les Echos, dimanche. "Aujourd'hui, il y a 2,7 millions de demandeurs d'emploi. Il est très clair que l'immense majorité n'a qu'un but, un désir, c'est de trouver un emploi", a-t-elle martelé. "La petite minorité de fraudeurs profite d'un système. Même si c'est une toute petite minorité, cela rejaillit négativement sur tous. Il n'y a [donc] aucune raison que les rares fraudeurs, on les laisse tranquille."
14% de fraudeurs. La ministre a précisé que ces fraudeurs étaient les personnes qui touchaient l'assurance chômage alors qu'elles n'avaient a priori aucun problème de compétences, de recherche d'emploi, ni de difficultés personnelles qui pourraient expliquer qu'elles ne se réinsèrent pas rapidement sur le marché du travail. Combien sont-elles ? Difficile à dire. L'an dernier, Pôle emploi a réalisé un contrôle sur 270.000 demandeurs d'emploi. "Il y avait 14%" de fraudeurs alors, a précisé Muriel Pénicaud.
Une "feuille de route" pour motiver les demandeurs d'emploi. Concernant le "rapport mensuel" que les demandeurs d'emploi auraient à fournir, selon la note publiée dans la presse, Muriel Pénicaud a précisé qu'il s'agissait d'une "feuille de route, pas un rapport administratif". S'appuyant sur le contrôle de Pôle emploi, la ministre a expliqué qu'il avait permis de mettre en lumière "une partie" des demandeurs d'emploi qui "sont découragés, ne font plus de recherches". "Parce qu'ils ne savaient pas comment faire et se sentaient seuls. Le fait qu'il y ait une feuille de route définie, ça peut être l'occasion d'activer plus tôt" les recherches et la réinsertion professionnelle.