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William Molinié // Crédits : Alain JOCARD / AFP , modifié à
Incendies devant les préfectures, intrusions dans les hypermarchés et dans des centrales logistiques... Les agriculteurs continuent les actions marquantes. Malgré ces actes, Gérald Darmanin tient ses troupes. Invité jeudi du 20 heures de TF1, le ministre de l'Intérieur a assuré que les forces de l'ordre n'interviendront pas. 

"On ne répond pas à la souffrance en envoyant les CRS". Voilà les mots prononcés par Gérald Darmanin, lors du 20 heures de TF1, pour justifier la stratégie de Beauvau consistant à éviter la confrontation directe avec les agriculteurs. Une prise de position qui peut laisser songeur, alors que la révolte paysanne gagne en importance et que les actions coup de poing se multiplient partout en France. Malgré cette situation, les boucliers et les LBD sont remisés dans les fourgons.

Policiers et gendarmes se contentent d’accompagner les convois d’agriculteurs. La place Beauvau exige un maintien de l’ordre très contrôlé dans la doctrine policière contre les révoltes paysannes qui sont souvent dans la modération. Une souplesse dans l'encadrement mise en place pour ne pas briser le contrat social qui lie la ville à ceux qui la nourrissent. 

Ne pas prendre le risque de voir les troupes désobéir 

La méthode mise en place ne tient pas du hasard. Gérald Darmanin a bien en tête la proximité affective que peuvent entretenir certains membres des forces de l'ordre avec le monde agricole. Les gendarmes départementaux sont souvent les frères, les amis, les voisins des paysans. Pas question de prendre le risque que les troupes désobéissent.

Si la situation venait à s'envenimer, elle risquerait d'être violente. Bien que rares, les affrontements entre agriculteurs et forces de l'ordre sont souvent intenses. Les plus anciens CRS et gendarmes mobiles, se souviennent encore de l'agressivité des marins-pêcheurs à Rennes en février 1994. Les forces de l'ordre avaient été canardées par des hameçons, des gourdins et des bidons d'huile. Le Parlement avait même été incendié. Trente ans plus tard, l’heure est au vieil adage des états-majors policiers : "un maintien de l’ordre réussi est l’acceptation d’une certaine forme de désordre".