Collectivités locales : François Bayrou à la manœuvre face aux élus locaux pour trouver 40 milliards d’économies
François Bayrou réunit ce mardi les représentants des collectivités locales à l’hôtel de Roquelaure pour une conférence de financement sous haute tension. Entre objectifs d’économies imposés par le gouvernement et élus bien décidés à défendre leurs budgets, les discussions s’annoncent animées.
Entouré notamment d’Amélie de Montchalin, la ministre des Comptes publics et de François Rebsamen, chargé de l’Aménagement du territoire, François Bayrou rencontre ce mardi après-midi les représentants des collectivités locales à l’hôtel de Roquelaure pour la "conférence de financement des territoires".
Déjà à l’époque, Bruno le Maire avait dénoncé l’augmentation "extrêmement rapide" des dépenses des collectivités territoriales. Et les échanges s’annoncent sportifs, entre un chef de gouvernement contraint d’élaborer un budget avec des économies massives et des élus locaux prêts à défendre coûte que coûte leur part du gâteau.
40 milliards d'économies annoncées
Michel Barnier avait déclenché un tollé en leur demandant 5 milliards d'euros d'économie. Sans succès, les efforts avaient finalement été fixés à 2,2 milliards. Autour de François Bayrou de s'atteler à ce défi colossal et d'obtenir des concessions des collectivités, toujours dans l'idée de ramener le déficit à moins de 3 % en 2029.
D'autant que la Cour des comptes dénonce l'emballement de la dépense publique locale, relevant un excédent de 9 milliards d'euros de dépenses par rapport aux prévisions du projet de loi finance 2024. De son côté, le Conseil constitutionnel rappelle que pour 2026, la contribution des collectivités ne peut pas excéder 2 % de ses recettes.
Alors, le gouvernement actuel, qui vit sous la menace constante d'une censure, sait qu'il est sur une ligne de crête pour obtenir les 40 milliards d'économies annoncées.
Côté Matignon, l'entourage du Premier ministre cherche à tempérer. François Bayrou est également maire. "Il connaît leurs contraintes et leur état d'esprit", rappelle un proche qui veut se montrer optimiste et prône avant tout un retour du dialogue. À noter que les décisions ne seront pas annoncées avant la mi-juillet.
