Le président de l'assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, estime dimanche "calamiteux" le rapport de l'Inspection générale des finances évaluant les dispositifs économiques et fiscaux dont bénéficie l'île qui devrait être discuté lundi lors de la visite du ministre de l'Économie Bruno Le Maire.
"Ce rapport ne peut pas servir de base à la future politique fiscale de la Corse. Demain, nous demanderons au gouvernement de l'écarter", a tweeté dimanche, le président indépendantiste de l'assemblée de Corse Jean-Guy Talamoni.
Rapport IGF et visite ministérielle
— Jean-Guy Talamoni (@JeanGuyTalamoni) 21 octobre 2018
Ce rapport ne peut pas servir de base à la politique fiscale de la Corse. Demain, nous demanderons au Gvt de l'écarter.
Notre communiqué et notre note sur le rapport IGF ⬇️https://t.co/wWY59sHb2A …
"L'alternative est le projet de statut fiscal et social que nous défendons". Le rapport doit dresser un état des lieux de la politique fiscale en Corse et émettre un certain nombre de propositions (fiscalité sur le vin, le foncier...). "Le rapport est un éclairage mais ce qui compte ce n'est pas le rapport mais la décision politique", avait prévenu la préfète de Corse Josiane Chevalier lors de la fuite dans la presse d'extraits du rapport au début du mois. "L'alternative à ce document calamiteux est le projet de statut fiscal et social que nous défendons, bénéficiant de l'adhésion des chambres consulaires et des autres forces vives de Corse", poursuit dans un communiqué Jean-Guy Talamoni.
Talamoni déplore un état d'esprit de "défiance et d'infantilisation". Le président de l'assemblée de Corse déplore un document "fondé sur une argumentation spécieuse et contradictoire: la Corse serait trop riche pour prétendre à un statut fiscal mais elle serait trop pauvre pour pouvoir exercer ses compétences en responsabilité. Trop pauvre, pour promouvoir des innovations sociales lui permettant de disposer d'une véritable autonomie fiscale", fustige-t-il. En outre selon Jean-Guy Talamoni, le rapport, qui dans "le fond" s'inscrit "dans la lignée de tous ceux qui l'ont précédé depuis des décennies", "apporte peu de solutions et est toujours animé du même état d'esprit de défiance et d'infantilisation".
Bruno Le Maire doit se rendre lundi à Ajaccio. Le ministre de l'Économie est attendu lundi à Ajaccio. Lors d'une précédente visite en juin, les deux hommes avaient eu une vive passe d'armes. Bruno Le Maire avait déploré le "double jeu" de Jean-Guy Talamoni, qui avait critiqué dans un communiqué "l'inutilité" de sa visite sur l'île de Beauté. Jean-Guy Talamoni lui reprochait alors de refuser de discuter de la mise en place "d'un statut fiscal et social" spécifique à la Corse.