La polémique a agité le petit monde du cinéma cet été. Luc Besson menaçait de délocaliser le tournage de son prochain film en Hongrie car il ne pouvait pas bénéficier d'un crédit d'impôt en France. Selon les informations d'Europe 1, le gouvernement a finalement cédé face à la pression du cinéaste. Bercy et le ministère de la Culture ont en effet décidé de modifier la loi pour lui permettre de tourner en France. C'est en quelque sorte un "amendement Besson" qui a été inclus dans le projet de loi de finances, qui sera présenté vendredi au Conseil d’Etat.
Qu’est-ce qui va changer ? Jusqu’à présent, pour bénéficier d’un crédit d’impôt pour un tournage, il fallait tourner soit un film étranger, soit un film en français. Mais rien n’était prévu pour un film français tourné en anglais, ce qui est le projet de Luc Besson. C’est pour permettre de subventionner ce type d'œuvre que la loi va être adaptée. Le réalisateur pourra ainsi bénéficier d'un crédit d’impôt qui devrait avoisiner les 30 millions d'euros.
Une superproduction à plus de 160 millions. Pourquoi avoir cédé à la pression de Luc Besson ? A situation exceptionnelle, réponse exceptionnelle. Le prochain film du réalisateur, adapté de la BD Valérian, est doté du plus gros budget de l’histoire du cinéma européen : plus de 160 millions d’euros. Par conséquent, cette superproduction qui va générer plus d’un millier d’emplois devrait rapporter plus en TVA qu’elle ne coûtera en crédit d’impôt. A cela s'ajoute une dimension symbolique : il ne serait pas un bon signal de voir le champion français du cinéma populaire s'exiler pour ce tournage.
Le dossier est remonté à l'Elysée. Luc Besson devrait donc bel et bien tourner dans l'Hexagone. Il s'y est en tout cas engagé. Le cinéaste a vu François Hollande cet été. Il est aussi en contact régulier avec la ministre de la Culture, Fleur Pellerin, qui avait promis de trouver une solution fin août. Surtout, Luc Besson a pu compter sur l'action discrète d'un proche du chef de l'Etat, Bruno Le Roux, patron du groupe socialiste à l'Assemblée nationale et député de la circonscription de Seine-Saint-Denis où est implantée la Cité du cinéma construite par le réalisateur. Soucieux de ne pas perdre la manne que représenterait un tel tournage, l'élu a mené un intense lobbying dans cette affaire.
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