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Alexandre Chauveau, édité par Juline Garnier
Le président de la République a de nouveau appelé ce lundi les Français à la sobriété énergétique. Interrogé sur la pénurie de gaz et d'électricité, il a aussi répondu aux vives critiques concernant sa politique en matière de nucléaire et s’est défendu d’avoir affaibli la filière pendant son premier quinquennat.

La France manque de courant. Avec la crise de l'énergie engendrée par la guerre en Ukraine, les pénuries menacent toute l'Europe et l'heure est à la sobriété énergétique. Le chef de l’État estime qu’en économisant 10% de notre consommation d’énergie, la France devrait pouvoir éviter cet hiver des mesures de coercition type rationnement. Alors que le pays est doté d'un bon parc nucléaire, pourquoi est-il autant menacé par cette crise ? La réponse est sans appel : plus de la moitié des centrales nucléaires sont à l'arrêt pour cause de maintenance. Face à la situation, Emmanuel Macron s'est défendu d'avoir affaibli la filière.

"Chacun doit prendre ses responsabilités"

Le président de la République refuse d'être pris pour responsable du manque d'entretien des centrales à l'arrêt, alors qu'il avait lui-même annoncé fin 2018 la fermeture de 14 réacteurs nucléaires. "C'est absolument inacceptable que les gens qui ont eu la responsabilité des travaux de maintenance puissent expliquer aujourd'hui que nous n'avons pas pris nos responsabilités", gronde le chef de l'État.

"Parce que dès les premiers mois de mon premier mandat, nous avons redonné de la visibilité à la filière en expliquant qu'on allait décaler de dix ans les objectifs qui étaient initialement prévus. Donc chacun à sa place doit prendre ses responsabilités. Pour ma part, je les ai prises", a-t-il ajouté.

Fessenheim au cœur des critiques

Emmanuel Macron vise, sans le nommer, Jean-Bernard Lévy. Le patron d'EDF avait expliqué la semaine dernière que la décision politique de fermer des réacteurs avait empêché l'entreprise de recruter du personnel qualifié pour relancer les centrales. L'autre vif reproche fait au président : la fermeture de Fessenheim. Mais Emmanuel Macron l'assume.

"Quand je vois les difficultés qu'il y a à ce que certaines centrales soient maintenues ouvertes alors même qu'elles sont beaucoup plus récentes et qu'il y avait pas de question qu'on vienne pas me rechercher sur Fessenheim", s'est-il agacé. Emmanuel Macron répond donc aux multiples attaques portant sur sa vision stratégique en matière d'énergie au moment où la France envisage des coupures d'électricité cet hiver.