"Toute l'idée de la République s'effondre". En maintenant la déchéance de nationalité pour acte terroriste ou atteinte à la nation, François Hollande a dans le même temps désavoué une partie du Parti socialiste et la garde des Sceaux Christiane Taubira, qui affirmait la veille que la mesure ne serait pas conservée. Mais pour Manuel Valls, qui est intervenu mercredi soir au journal de TF1, cette décision "n'est pas un désaveu, c'est un débat", selon lui, "chacun a le droit à ses doutes, ses interrogations et ses questionnements".
Sauf que pour les verts, cette mesure ne passe pas du tout. Eva Joly, qui était l'invitée d'Europe 1 jeudi matin affirme en effet que, "c'est une mesure qui n'a aucune portée pratique et qui ne va pas combattre le terrorisme. C'est purement symbolique, c'est purement politicard". Un point de vue que partage également Daniel Cohn-Bendit dans "L'humeur de Dany". Selon lui, la déchéance de nationalité est "une erreur morale, une faute terrible". Il craint la démolition de l'un des grands principes de la République, la légalité : "Une Constitution n'est pas une boîte à outils pour lutter contre le terrorisme. C'est là pour définir les valeurs du vivre ensemble et ses modalités. Aujourd'hui en introduisant la déchéance et bien vous introduisez la suspicion ! Tous les Français sont égaux mais il y en a qui le sont un peu moins.Toute l'idée de la République s'effondre avec cette déchéance".
Christiane Taubira doit se distinguer de cette mesure. Alors qu'Eva Joly a jugé ce matin sur notre antenne que si elle était à la place de la garde des Sceaux, "elle démissionnerait", Daniel Cohn-Bendit appelle lui la ministre de la Justice à prendre les bonnes décisions. "C'est à Christiane Taubira de décider aujourd'hui et elle ne l'a pas fait. Mais Noël peut porter conseil. Imaginez demain que le Front National se radicalise et que Madame Le Pen devienne présidente de la France et bien vous verrez que les déchéances de nationalité vont s'accumuler" a-t-il en effet affirmé avant de s'en prendre à François Hollande directement qui est, selon lui, "le parfait président de la droite, qu'il le dise, qu'il l'affirme et puis on saura maintenant où on en est !".