Les élections législatives sont un enjeu politique, mais aussi tout simplement une question de survie financière pour les partis. Et l'irruption d'En Marche! dans le paysage politique a bousculé les équilibres traditionnels, car moins de députés élus signifie beaucoup moins d'argent pour les partis. Réduction des dépenses et crainte de plans sociaux, l'avenir du Parti socialiste et des Républicains à court terme est en jeu.
Un enjeu financier non négligeable. Les élections législatives pèsent très lourd dans les finances d'un parti car les postes de députés apportent une rente annuelle qui dure cinq ans. Chaque voix rapporte 1,42 euro et chaque député procure une prime de 37.000 euros à son parti. Par exemple, pour les socialistes l'année dernière, cette rente s'est élevée à 25 millions d'euros, soit presque la moitié du budget annuel du parti. Mais à cette époque-là, le PS approchait les 300 députés. Un nombre qui devrait être divisé par dix après le 18 juin, si l'on en croit les derniers sondages d'intentions de vote.
Des emplois permanents menacés. Dans cette perspective, le PS devra faire des réductions de dépenses "drastiques", annonce son trésorier Jean-François Debat qui ne croît pas pour autant à la faillite de son parti. Au siège, il a rencontré les équipes de près de 130 salariés permanents la semaine dernière. À l'ambiance sociale déjà très agitée pour dénoncer des manques de moyens s'ajoute la menace d'un plan social et de licenciements.
Une richesse, le patrimoine immobilier. Alors pour tenir le choc, le PS compte avant tout sur son patrimoine immobilier, avec comme joyau le 10 rue de Solférino, au coeur du très chic 7ème arrondissement de Paris. Comme après la défaite historique de 1993, le siège historique pourrait être hypothéqué. Il est estimé à près de 50 millions d'euros.
Quant aux plus petites économies, le Parti socialiste songe dès l'été prochain à reloger certaines fédérations dans des locaux plus petits. "On n'est pas du tout à la rue", répète le trésorier Jean-François Debat qui rappelle aussi que, "contrairement aux Républicains, les socialistes n'ont pas de dette".
Une dette importante chez LR. Car la situation financière n'est pas meilleure chez Les Républicains. L'organisation de la primaire a rapporté beaucoup plus d'argent que prévu, mais la dette des Républicains, est toujours supérieure à 50 millions d'euros. Alors le parti espère limiter la casse à l'Assemblée. Mais Daniel Fasquelle, le trésorier des Républicains, a déjà pris rendez-vous avec les banques au lendemain du deuxième tour pour renégocier les échéances.