Le président de la République a indiqué mercredi soir, lors d'un dîner avec des élus ultramarins à l'Élysée, qu'il souhaitait "voir aboutir" la suppression du mot "race" dans la Constitution, dans le cadre du projet de réforme constitutionnelle.
"Conforme à de nombreux combats". Revenant sur la réforme discutée actuellement en commission, le chef de l'État a souligné le combat de nombreux députés ultramarins : "Il y avait un sujet que vous avez porté avec force, que vous portez depuis longtemps et que je souhaite voir aboutir dans le cadre de cette réforme, c'est le sujet symbolique de la mention de la race, et je crois que nous devons le faire aboutir dans le cadre de cette réforme constitutionnelle", a-t-il dit aux élus. "La garde des Sceaux aura à mener ce chantier semé d'embûches mais sur ce point je crois que c'est conforme à de nombreux combats sur lesquels nous nous sommes collectivement engagés et que vous avez longtemps portés", a-t-il ajouté, sans en dire davantage.
"Sans distinction de sexe, d'origine ou de religion". Les députés français ont supprimé mercredi à l'unanimité, en commission, le mot "race" de l'article 1er de la Constitution. Si ces amendements sont revotés lors de l'examen en séance du projet de révision constitutionnelle, à partir du 10 juillet, l'alinéa modifié s'écrira : la France "assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction de sexe, d'origine ou de religion" au lieu de "sans distinction d'origine, de race ou de religion".
Tous les groupes avaient déposé des amendements pour considérer que la persistance du terme "race", introduit dans la Constitution en 1946 pour rejeter les théories racistes après le nazisme, était aujourd'hui "mal comprise" et "infondée", alors qu'il est démontré qu'il n'existe pas de races au sein de l'espèce humaine.