Emplois présumés fictifs au RN : mise en examen de Yann Le Pen

Yann Le Pen RN FN Jacques DEMARTHON / AFP
Yann Le Pen a été assistante parlementaire de l'eurodéputé Bruno Gollnisch entre 2012 et 2014. © Jacques DEMARTHON / AFP
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avec AFP
Yann Le Pen, sœur de Marine Le Pen et mère de Marion Maréchal, est soupçonné d'emploi fictif lorsqu'elle était assistante parlementaire de Bruno Gollnisch entre 2012 et 2014. 

Yann Le Pen, sœur de la présidente du RN Marine Le Pen et mère de Marion Maréchal, a été mise en examen le 5 février dans l'enquête sur des soupçons d'emplois fictifs d'assistants d'eurodéputés frontistes. Yann Le Pen, qui participe actuellement à l'organisation des meetings de la campagne du RN aux élections européennes, a été mise en examen pour "recel de détournements de fonds publics". Les soupçons portent sur les salaires qu'elle a perçus comme assistante parlementaire de l'eurodéputé Bruno Gollnisch, entre 2012 et 2014 alors qu'au cours de cette période elle était chargée des événements au siège du parti à Nanterre, selon l'une de ces sources. 

Marine Le Pen et Louis Aliot déjà mis en examen

L'élu frontiste a lui-même été mis en examen le 6 juillet pour "détournement de fonds publics" notamment pour l'emploi litigieux de deux autres anciens assistants tout deux également poursuivis pour "recel" : Guillaume L'Huillier, ancien directeur de cabinet de Jean-Marie Le Pen, et Micheline Bruna, qui a été secrétaire du cofondateur du Front national. Depuis fin 2016, les juges enquêtent sur un possible "système" organisé "de manière concertée et délibérée" par le RN et sa présidente pour financer des salaires de ses permanents, en détournant les enveloppes de l'Union européenne destinées à l'emploi de collaborateurs parlementaires.

Dans cette information judiciaire ouverte initialement pour "abus de confiance", les juges ont procédé à ce stade à vingt mises en examen, dont celle de Marine Le Pen, de son compagnon et ancien eurodéputé Louis Aliot et du Front national, en tant que personne morale. Cette enquête, vivement contestée par le parti et sa présidente qui dénonce une instrumentalisation de la justice à des fins politiques, a été validée par la Cour de cassation le 19 février dernier. Le Parlement européen a estimé son préjudice à 6,8 millions d'euros pour la période de 2009 à 2017.