Même derrière les murs épais de la bibliothèque privée du Pape, son image de "président de riches" lui colle à la peau. Emmanuel Macron aura sans doute été piqué par la phrase que lui a glissée le pape François mardi. Alors qu'il lui offrait une médaille de Saint Martin de Tours, qui a coupé son manteau pour en offrir la moitié à un mendiant, le Saint-Père a déclaré : "la vocation des gouvernants est de défendre les plus pauvres, nous sommes tous pauvres".
De polémique en polémique. À l'issue de cette rencontre, le chef de l'Etat est revenu à huis-clos sur les critiques qui lui sont faites quant à certaines dépenses. Agacé, il fait d'abord mine de ne pas comprendre : "Moi, je vais au-devant des gens, je suis à l'aise". Puis un argument en défense : "Je vois moins de patrons du CAC 40 que mes prédécesseurs".
Une à une, les récentes polémiques sur son train de vie reviennent sur la table. Le Falcon pour faire 110 kilomètres ? C'était le moins cher, explique-t-il sous le regard amusé de Gérard Collomb. La vaisselle de l'Elysée ? C'est le savoir-faire de Sèvres, et tous les services de la présidence étaient dépareillés ! "Je suis droit dans mes bottes", lance-t-il.
Des attaques ad hominem. La piscine à Brégançon, évaluée à 34.000 euros ? Emmanuel Macron explique le casse-tête pour un chef d'Etat de partir en vacances. "Aller chez des amis qui ont une piscine, mon prédécesseur le faisait, ça n'est pas mieux", argue-t-il. Le budget pour sécuriser des baignades en mer est colossal, souligne encore le locataire de l'Elysée, qui assure avoir opté pour une piscine hors-sol de premier prix. Et il termine sa démonstration en attaquant sur sa gauche : "Après avoir échoué sur une coagulation des luttes, ils instruisent un procès sur ma personne".