Femmes voilées : "Nous n'avons pas besoin de réactiver des polémiques sur des sujets qui ne le méritent pas", estime Olivier Faure

Olivier Faure
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Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a réagi mercredi sur Europe 1 au débat sur le voile islamique, estimant que la loi avait déjà fait son oeuvre et que réactiver des polémiques inutiles était propice à encourager le communautarisme.
INTERVIEW

Alors que le débat fait rage sur l'opportunité ou non d'interdire le voile islamique pour les mères qui accompagnent les sorties scolaires, et s'étend même, surtout à droite, sur le port de ce même voile dans l'espace public, Olivier Faure, lui, refuse d'ajouter de l'eau au moulin de la polémique. Invité mercredi sur Europe 1, le Premier secrétaire du PS a coupé court. "Nous n'avons pas besoin de réactiver des polémiques en permanence sur des sujets qui ne le méritent pas", a-t-il déclaré.

Olivier Faure a commencé par rappeler que "la loi a tranché". De fait, le voile islamique est interdit pour les élèves, mais pas pour les mères accompagnatrices lors de sorties scolaires. Pour l'élu de Seine-et-Marne, ce débat enflammé est né sur les braises de celui sur l'immigration. "Puis, on a connu l'attentat de la préfecture de Paris, et maintenant, on a cette polémique sur le voile." "La mèche allumée par le chef de l'État se transforme en flamme", accuse Olivier Faure. "Emmanuel Macron a laissé entendre qu'il y avait un problème avec l'immigration, et ses ministres se divisent sur la question."

Le risque du communautarisme

Le Premier secrétaire du PS voit un danger dans le fait de raviver ces polémiques : "celui du communautarisme". "Quel est le réflexe quand vous êtes agressé, quand vous cherchez à respecter votre religion et que vous avez le sentiment qu’on vous interdit de pratiquer votre religion ? Vous vous repliez sur une communauté qui vous défend, vous protège." Avec donc, le risque de ne plus faire société. Parlant de la mère voilée violemment prise à partie par un élu RN au conseil régional de Bourgogne, Olivier Faure a estimé qu'elle se retrouvait "otage d'un débat qu'elle n'a[vait] pas souhaité". Ce qui laisse ravive, selon lui, le danger d'un repli communautaire.