Députée de la Moselle et ancienne ministre de la Culture, Aurélie Filippetti était l'invitée mardi du Club de la presse animé par Nicolas Poincaré sur Europe 1. Interrogée sur les propos de Manuel Valls, qui a estimé qu'il existait "un apartheid territorial, social, ethnique" en France, elle estime que ce discours a "le mérite de vraiment mettre l'accent sur la discrimination dont souffrent un certain nombre de nos compatriotes".
Un "sentiment de ségrégation". Apartheid, "le mot est sans doute excessif, mais a au moins le mérite de pointer une question qui est en fait une question sociale. Ce qui se passe dans un certain nombre de territoires, qui ne sont pas simplement des banlieues, c'est une grande pauvreté, une grande misère, qui est aussi une misère culturelle", a poursuivi l'ex-ministre. "Cette misère, cet éloignement, ce sentiment de ségrégation ou de marginalisation par rapport au reste du pays, il est malheureusement bien présent en France". Pour elle, "remettre la question sociale au centre, c'est faire une politique de gauche".
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A l'école, "revenir à un idéal de brassage social". Alors que le débat sur l'école a été relancé par les incidents survenus dans certaines classes après les attentats, Aurélie Filippetti estime que "l'école française n'arrive malheureusement pas à lutter contre les inégalités de manière suffisante". "On a une école qui devient de plus en plus une école à deux vitesses. Je déplore qu'on ait perdu ce bel idéal républicain de la promotion par l'école", a-t-elle souligné. L'élue souhaite "revenir à un idéal de brassage social", "l'une des clés de la réussite" selon elle.
En pleine polémique sur la place de l'islam en France, Aurélie Filippetti a aussi défendu "la liberté de conscience", qui est "la liberté de ne pas croire". "Je trouve qu'on l'oublie un petit peu", a-t-elle affirmé. "Le culte, la religion, ça doit être dans le cœur de chacun de nos concitoyens pour ceux qui croient, et non pas au cœur du débat public", a poursuivi la députée, qui s'insurge que l'on considère les responsables religieux comme des "médiateurs". "Ce n'est pas leur rôle", a-t-elle insisté.
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"Un état d'esprit apaisé". Après les attentats, "tout le monde est derrière le président de la République, derrière le gouvernement", a assuré Aurélie Filippetti. Pour autant, la députée ne compte pas signer les yeux fermés le projet de loi Macron, contesté par l'aile gauche du PS, dont elle fait partie. "Il y a un état d'esprit extrêmement apaisé, parce que les députés ont travaillé pour améliorer ce qui devait l'être", selon elle. "Ce qui ne veut pas dire qu'il ne doit pas y avoir de débat".