La cour d'appel de Versailles a confirmé vendredi l'exclusion de Jean-Marie Le Pen du Front national, tout en jugeant que cela n'avait "pas d'effet sur sa qualité de président d'honneur", selon l'arrêt consulté par l'AFP.
La cour est allée dans le même sens que le tribunal de grande instance de Nanterre en première instance, intimant ainsi au parti de permettre à son ancien président et fondateur de participer aux instances dirigeantes.
25.000 euros de dommages et intérêts. Le co-fondateur du FN contestait l'annulation de son exclusion, prononcée en août 2015 par la direction du parti présidé par sa fille Marine. La cour l'a débouté sur ce point mais a estimé que cette décision n'enlevait pas à Jean-Marie Le Pen, 89 ans, sa qualité de président d'honneur car les statuts du FN ne prévoyaient pas qu'elle soit réservée "aux seuls adhérents".
La cour a ainsi suivi le jugement de première instance, intimant au parti de permettre à son ancien président et cofondateur de participer aux instances dirigeantes sous peine d'une astreinte qui a été relevée en appel de 2.000 à 5.000 euros. Le FN est par ailleurs condamné à verser 25.000 euros de dommages et intérêts à Jean-Marie Le Pen, contre 15.000 en première instance.
"Une excellente nouvelle". "C'est une très grande satisfaction", a déclaré sur BFMTV Lorrain de Saint Affrique, proche de Jean-Marie Le Pen, qui selon lui "enregistre là un nouveau succès d'une longue série dans le conflit qui (l')oppose à la direction actuelle du Front national". "C'est une excellente nouvelle qui va éclairer les préparatifs du congrès du Front national (les 10 et 11 mars à Lille, NDLR) dans des conditions très sereines et totalement offensives de la part de Jean-Marie Le Pen", a ajouté le conseiller du co-fondateur du FN, qui présidé ce parti de 1972 à 2011.
Lorrain de Saint Affrique a précisé que M. Le Pen allait réagir à cette décision judiciaire "dans quelques heures".