Le groupe France Télévisions a annoncé mardi qu'il maintenait le débat prévu le 20 avril sur France 2 entre les candidats à la présidentielle, malgré le refus de Jean-Luc Mélenchon d'y participer.
Prévenu dès le 31 janvier. Le groupe public, qui a appris ce refus via le blog du candidat, a également critiqué ses récentes "attaques inacceptables" contre "L'Émission politique", diffusée sur France 2. "Comme tous les candidats déclarés, M. Mélenchon a reçu une lettre recommandée avec accusé de réception doublée d'un message mail le 31 janvier l'invitant au débat du 20 avril. Il n'y a eu alors aucune contestation de sa part ni du débat ni de la date proposée", a précisé France Télévisions dans un communiqué.
France Télé dénonce une volonté de "créer le buzz". "En revanche, depuis plusieurs jours, il se livre à des attaques inacceptables sur le professionnalisme des journalistes du service public et s'en prend avec une rare violence à 'L'Émission politique' qui l'a invité à deux reprises cette saison sans aucun incident", a aussi protesté le groupe. "France Télévisions ne peut accepter qu'un candidat veuille créer le buzz en stigmatisant ses équipes et ses rendez-vous, et maintient donc un débat attendu par nos concitoyens, dont le principe a été accepté par tous les candidats", conclut-il.
Mélenchon refuse d'être réduit "en chair à buzz". Sur son blog, Jean-Luc Mélenchon a annoncé mardi qu'il ne participerait pas au débat du 20 avril, compte tenu de son calendrier de fin de campagne. "La chaîne ne s'est pas demandée si nous sommes d'accord pour mettre en jeu toute notre campagne 48 heures avant le vote", a-t-il écrit. "Pour ma part je ne crois pas possible de participer à une émission de cette nature au-delà du lundi 17 avril, compte tenu de mon programme d'activité". Il a aussi jugé "odieuse" "L'Émission politique" (dont il a été l'invité), "véritable traquenard qui fonctionne seulement comme un spectacle, dont la volonté de mise à mort est tellement évidente qu'elle est insupportable même quand un de nos adversaires y est soumis "! "Il me paraît donc essentiel de ne pas accepter d'être réduit de cette façon grossière en chair à buzz ".
Il avait aussi estimé, juste après le débat à cinq organisé par TF1 le 20 mars, qu'un débat à onze candidats ne serait "pas tenable". "Déjà à cinq, c'est très frustrant", avait-il dit sur LCI. Un autre débat à onze est prévu le 4 avril sur CNews et BFMTV.
Macron pas chaud non plus. Interrogé en conférence de presse sur cette déclaration, Emmanuel Macron s'est montré du même avis que Jean-Luc Mélenchon. "Un débat suffira à onze, et pas un débat de dernière minute", a-t-il dit en s'en remettant au CSA pour s'organiser avec les chaînes.