Eric Ciotti a-t-il tenté de se soustraire au service militaire ? Oui à en croire une lettre datée du 24 janvier 1991 et reproduite dans le Canard Enchaîné du jour. Un jeune député RPR nommé François Fillon y plaide sa cause auprès du ministre de l'Intérieur de l'époque, Jean-Pierre Chevènement. "Une pratique alors très courante chez les parlementaires", se dédouane aujourd'hui François Fillon, qui assure par ailleurs ne pas se souvenir de ce courrier.
Un service militaire plusieurs fois reporté. En 1991, Eric Ciotti a 25 ans et achève son cycle à Science Po. Mais s'il a pu obtenir plusieurs reports de son service militaire en raison de ses études, l'échéance approche et devient de plus en plus inéluctable. C'est à ce moment que Christian Estrosi, déjà député RPR des Alpes-Maritimes, entre en jeu : Eric Ciotti est son assistant parlementaire. Il demande à François Fillon s'il peut en toucher un mot au ministre de l'Intérieur - et donc patron des armées- Jean Pierre Chevènement.
Eric Ciotti en sera finalement dispensé... "Cher ami", écrit François Fillon, dans une lettre datée du 24 janvier 1991. "Mon collègue Christian Estrosi vient d'attirer mon attention sur la situation de son assistant parlementaire, le jeune Eric Ciotti..." Le courrier tombe mal : le 29 janvier, Jean-Pierre Chevènement démissionne, sur fond de désaccord lié à la guerre en Irak. Eric Ciotti fera-t-il pour autant son service militaire ? Non, admet-il à l'hebdomadaire satirique : "ma femme est tombée enceinte. J'ai fait une demande de dispense au titre du soutien de famille et je l'ai obtenue".
... mais il prône aujourd'hui son rétablissement. Un comble pour cet "ardent partisan du rétablissement du service militaire", raille le Canard Enchaîné. Aujourd'hui député et président du conseil départemental des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti prône en effet régulièrement le rétablissement du service militaire. Cette proposition figure notamment dans Autorité, livre qu'il a publié en avril 2015, après l'attaque contre Charlie Hebdo.