Gérard Collomb a réagi au micro d'Europe 1 à la démission du gouvernement d'Edouard Philippe. 2:47
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Séverine Mermilliod
On connaît désormais le nom du successeur d'Edouard Philippe au poste de Premier ministre : Jean Castex, maire LR et délégué interministériel chargé du déconfinement depuis avril. L'ancien ministre de l'Intérieur et ex-maire de Lyon, Gérard Collomb, a réagi au départ du maire du Havre au micro d'Europe 1.
INTERVIEW

"Je pense qu'Edouard Philippe peut être tenté de retourner au Havre, de gérer sa ville. Je pense qu'il vient de gérer la crise du coronavirus de manière tout à fait satisfaisante, que les Français ont adhéré à un discours qui était un discours de vérité, réaliste et qui leur semblait adapté à la situation", a analysé l'ancien ministre de l'Intérieur et ex-maire de Lyon, Gérard Collomb, au micro d'Europe 1, après l'annonce du départ d'Edouard Philippe de Matignon. Selon lui, l'ancien Premier ministre a ainsi pris "un peu de liberté" par rapport à l'exécutif. 

Quel avenir pour Edouard Philippe ?

"On peut avoir envie, à un moment donné, de passer à une autre étape pour préparer l'avenir", a réagi Gérard Collomb quant au futur du désormais ex-Premier ministre. "Je ne sais pas si c'est en 2022 ou plus tard, mais je ne pense pas qu'il compte arrêter là sa carrière politique", a-t-il ajouté, n'excluant donc pas la possibilité d'une candidature future du maire du Havre lors d'une présidentielle.

"Tout dépendra de ce qui se passera d'ici là", selon l'ancien maire de Lyon. Si la France arrive à maîtriser "la crise économique qui est devant nous" et que le pays "arrive à repartir de l'avant", alors "le président de la République a toutes les chances de pouvoir se représenter. Si jamais cela n'arrivait pas, Edouard Philippe deviendrait évidemment quelqu'un qui est incontournable", a encore interprété Gérard Collomb.

Pour lui, l'ancien Premier ministre a pris "un peu de liberté" par rapport à l'exécutif : "Lorsqu'on n'est plus Premier ministre, évidemment, on a une attitude plus distanciée par rapport au gouvernement en place. On peut avoir une pensée plus libre, quoique je dois dire, pour l'avoir vu, Edouard Philippe est toujours dans une réserve et dans une fidélité totale par rapport au président de la République." 

Retour à un régime "plus présidentiel" d'incarnation du pouvoir

Gérard Collomb considère enfin que le départ d'Edouard Philippe et la nomination de Jean Castex au poste de Premier ministre signifient le retour d'un "type de régime qui sera plus présidentiel. On va voir un président de la République en première ligne, qui gérera au quotidien les problèmes de la France et en particulier ses problèmes économiques". 

"Le président de la République était déjà très souvent sur le devant de la scène. Mais il est clair, maintenant, que c'est lui qui va donner l'impulsion et qu'il n'y aura pas cette espèce de doublon entre le président de la République et le Premier ministre", a-t-il ajouté. "Dans les deux premières années, il n'y avait pas de difficultés à ce qu'il y ait le président de la République d'un côté et le Premier ministre de l'autre, l'un qui donnait l'impulsion et l'autre qui traduisait en action gouvernementale cette impulsion. Mais maintenant, il va falloir accélérer les choses si le président de la République veut se trouver en situation de pouvoir se représenter et de pouvoir gagner", a conclu Gérard Collomb.