"Gilets jaunes" : Nuñez appelle Mélenchon à sortir de l'"angélisme"

Laurent Nuñez a justifié l'utilisation du lanceur de balles de défense par la violence "inédite" envers les forces de l'ordre.
Laurent Nuñez a justifié l'utilisation du lanceur de balles de défense par la violence "inédite" envers les forces de l'ordre. © AFP
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avec AFP
Le secrétaire d'État a défendu bec et ongle dimanche l'utilisation par les forces de l'ordre des lanceurs de balle de défense, très décriés lors des manifestations des "gilets jaunes".  

Le secrétaire d'État au ministère de l'Intérieur Laurent Nuñez a appelé dimanche "Jean-Luc Mélenchon et ses amis" à sortir "d'une forme d'angélisme" concernant la violence envers les forces de l'ordre lors des manifestations des "gilets jaunes".

"Il faut sortir, pour certains responsables politiques comme Jean-Luc Mélenchon et ses amis, d'une forme d'angélisme qui fait peur", a déclaré Laurent Nuñez sur BFMTV. Il a accusé les parlementaires de La France insoumise, qui ont déposé vendredi à l'Assemblée nationale une proposition de loi "visant à interdire l'utilisation des LBD (lanceurs de balles de défense) et grenades lacrymogènes de type F4", et leur patron, d'"utiliser la situation".

300 interpellations sur tout le territoire lors de "l'acte 10". "On a l'impression qu'on a des gentils militants pacifistes et puis qu'il y a des policiers qui les agressent et que c'est pour cela qu'on a des violences. Il faut arrêter et sortir de cet angélisme", a-t-il insisté. "Une journée comme hier (la 10ème samedi de mobilisation), c'est près de 300 interpellations, ce qui est énorme mais qui correspond bien à la violence de certains individus sur ces manifestations", a détaillé Laurent Nuñez.

"Si les policiers n'ont plus de LBD, on va assister à des drames". Selon le ministère de l'Intérieur, les "gilets jaunes" étaient 84.000 à manifester samedi pour leur "acte 10", un chiffre stable par rapport à leur mobilisation la semaine précédente. Laurent Nuñez a de nouveau justifié l'utilisation du lanceur de balles de défense (LBD) par la violence "inédite" envers les forces de l'ordre. "Si les policiers n'ont plus de lanceurs de balles de défense, on va assister à des drames, ce sont les policiers qui vont être lynchés", a-t-il mis en garde. "En général, dans les manifestations, ils ne sont pas utilisés. Lorsque les LBD sont utilisés, c'est que la manifestation a tourné en guérilla urbaine", a -t-il ajouté. 

L'IGPN saisie de 81 enquêtes judiciaires. Au 15 janvier, l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) avait été saisie de 81 enquêtes judiciaires concernant des faits qui se sont déroulés durant les journées d'action des "gilets jaunes". Sur ces 81 enquêtes, les enquêteurs ont recensés 31 blessés "sérieux ou graves", c'est-à-dire avec une incapacité totale de travail (ITT) de plus de huit jours, a précisé une responsable de l'IGPN.