Gilles Le Gendre pourraient être poussé à quitter son poste par une tribune des élus, voire une intervention en sous-main du chef de l'Etat. 1:20
  • Copié
Jean-Rémi Baudot, édité par Romain David
L'agacement provoqué par Gilles Le Gendre, le patron des députés LREM à l'Assemblée nationale, après avoir envoyé une note à Emmanuel Macron dans laquelle il liste plusieurs suggestions pour un éventuel remaniement, pourrait bien l'obliger à quitter prochainement son poste.

Les jours de Gilles Le Gendre à la tête du groupe majoritaire à l'Assemblée sont-ils comptés ? Le journal Marianne révèle que le chef des députés La République En Marche a adressé une note sur un possible remaniement au président de la République. Note dans lequel il tance Edouard Philippe et propose une liste de noms ministrables selon lui. Edouard Philippe ne s’occuperait pas assez "des affaires de la majorité". Gilles Le Gendre voit Bruno le Maire, l’actuel ministre de l’Economie, comme un possible Premier ministre malgré son "faible charisme", et estime encore qu’il n’y a "aucun candidat crédible" pour Matignon chez les députés de la majorité.

Voilà pour partie les commentaires que le député de Paris s’est permis d’envoyer à Emmanuel Macron. Cette note fait s’enflammer la majorité depuis que son contenu a été révélé vendredi, et place ainsi le patron du groupe LREM sous un feu nourri de critiques. "Il a signé son arrêt de mort", estime un ministre. "Quelle naïveté sans nom d’envoyer une telle note au président", s’esclaffe un député marcheur. "C’est le syndrome du mec qui a les vapeurs du pouvoir", raille un autre.

Un président de groupe menacé de devoir partir

De son côté, Gilles Le Gendre dénonce des "interprétations tendancieuses". Néanmoins, il est plus que jamais sur la sellette, fragilisé depuis plusieurs mois par les commentaires de nombreux députés qui lui reprochent de ne pas tenir la majorité. Certains réclament déjà sa tête. Combien de temps peut-il rester à la tête du groupe à l’Assemblée ? Élu à ce poste, pour l’heure, seule sa démission peut l’en déloger.

Mais certains imaginent déjà une tribune massive de députés pour réclamer son départ, voire une action plus discrète du chef de l’Etat. Un conseiller pronostique : "Si ça ne bouge pas dans les 48 heures, il restera au moins jusqu’au remaniement." La réunion de groupe de mardi prochain à l’Assemblée s’annonce donc très tendue.