Le doute s'installe. François Hollande sera-t-il candidat à la primaire de la gauche dans l'optique de la présidentielle 2017 ? Dans son propre camp, cela ne paraît plus évident. Candidat déclaré, Benoît Hamon souhaiterait, lui, que ce soit le cas. "Ce serait logique qu'il rende compte de son bilan, qu'il explique pourquoi il n'a pas fait ce qu'il avait promis", a expliqué l'ancien ministre de l'Éducation nationale sur Europe 1 mardi. "En sera-t-il capable ? Je ne sais pas."
Se poser en homme de "dialogue". S'il juge sa candidature préférable, Benoît Hamon estime en revanche qu'une victoire de François Hollande au scrutin pré-présidentielle n'est pas souhaitable. "S'il n'y a pas, demain, à la primaire de la gauche, le choix d'un comme capable de parler à toutes les composantes de la gauche, nous n'aurons que deux options : Alain Juppé et Nicolas Sarkozy d'un côté, ou Marine Le Pen de l'autre." Or, selon celui qui a quitté le gouvernement à la fin de l'été 2014 et s'est montré très critique à son égard depuis, "François Hollande ne peut pas" organiser ce "dialogue" entre les composantes de la gauche. Manuel Valls non plus. "Je pense que j'en suis capable", a-t-il martelé.
Valls et Hollande renvoyés dos à dos. Benoît Hamon en a profité pour, au passage, donner un nouveau coup de griffe à la politique gouvernementale. "François Hollande et Manuel Valls incarnent une seule et même ligne politique, celle du libéralisme", a-t-il fustigé. Regrettant que le président ait "échoué sur le social" lors de son quinquennat, l'ancien ministre de l'Éducation nationale s'est dit "certain" que Manuel Valls, s'il venait à se présenter à la place d'un François Hollande empêché, ne ferait pas mieux. "Il a accentué des choix politiques sur la question identitaire, avec la déchéance de nationalité, comme sur la question sociale, avec la loi El Khomri, qui expliquent l'impopularité de ce gouvernement", a-t-il jugé.