LE DISCOURS. François Hollande a reçu samedi à l'Elysée des dirigeants sociaux-démocrates européens, à quelques heures d'une réunion des Vingt-Huit qui doit permettre de désigner le président du Conseil européen et le Haut représentant de l'Union européenne à l'étranger. Après cette réunion, le président français s'est exprimé et a une nouvelle fois poussé pour une inflexion de la politique d'austérité imposée par Bruxelles.
Mateo Renzi, le président du Conseil italien, a proposé "un sommet de l'Union européenne à 28 en Italie, le 6 octobre, sur la question de la croissance", afin de "mettre l'emploi au coeur des choix européens", a annoncé François Hollande. Selon lui, il faut "faire que l'Europe soit tournée davantage vers la croissance et l'emploi". Ce sommet en Italie sera suivi par un sommet de la zone euro, afin de permettre d'harmoniser les politiques économiques des pays qui partagent une monnaie commune.
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"Nous ne pouvons pas en rester à l'attente d'une politique monétaire plus accommodante" pour régler le problème de la croissance et l'inflation à la traîne, a continué François Hollande. Les réformes, "que je fais en France, [...] ne peuvent pas réussir s'il n'y a pas de croissance. Nous devons trancher le nœud gordien", a déclaré le président français.
Récemment mis à mal à l'intérieur de son gouvernement sur ces questions, François Hollande a confirmé qu'il faut "réduire les déficits, mais le faire dans un contexte de croissance". Les huit chefs de gouvernements sociaux-démocrates européens présents souhaitent "qu'il y ait des marges" pour réduire les déficits, "que le rythme puisse être compatible avec les objectifs de croissance".
Sur la question de l'Ukraine, François Hollande a par ailleurs annoncé que, lors de ce Conseil européen à Bruxelles, les sanctions économiques contre la Russie "seront sans doute augmentées". Par la voix du président français, l'Union européenne a mis en garde Vladimir Poutine contre un "point de non-retour".