François Hollande est attendu vendredi à bord du porte-avions Charles-de-Gaulle engagé en Méditerranée dans les combats contre le groupe État islamique (EI) en Irak et en Syrie, l'occasion d'appeler à poursuivre la lutte avec "détermination" mais aussi de plaider une nouvelle fois en faveur d'une trêve à Alep.
Un chef de guerre. Une semaine après avoir renoncé à briguer un second mandat, le chef de l'État, désormais replié sur ses fonctions régaliennes, endossera son costume de chef de guerre et des armées pour cette visite de deux heures sur le navire amiral de la flotte française.
À cinq mois de l'issue de son mandat, François Hollande s'est donné pour mission première la "protection" des "plus fragiles" et notamment des "populations civiles menacées par les guerres ou le terrorisme". Il s'agira en l'occurrence d'appeler à poursuivre avec "constance et détermination" la lutte contre l'EI en Syrie et en Irak jusqu'à son "éradication", explique-t-on à l'Élysée.
Un nouvel appel pour une trêve à Alep. Mais ce bref passage à bord du Charles de Gaulle doit être aussi l'occasion de lancer un nouvel appel à la "mobilisation" en faveur d'un cessez-le-feu à Alep, l'ancienne capitale économique de la Syrie pilonnée sans relâche par les forces du régime syrien soutenues par Moscou. Aux côtés de cinq autres dirigeants occidentaux, parmi lesquels Barack Obama, le président français a encore appelé jeudi à un "cessez-le-feu immédiat" face à la "catastrophe humanitaire" qui frappe la ville, exhortant la Russie et l'Iran à "user de leur influence" sur le régime syrien.
1.600 objectifs "neutralisés". Engagées depuis le 19 septembre 2014 sur le théâtre irakien, les forces françaises ont étendu un an plus tard leurs opérations à la Syrie. Cette opération, baptisée Chammal, mobilise quelque 4.000 militaires français, le Charles-de-Gaulle constituant l'une des pièces maîtresse du dispositif. Depuis le début de l'opération, 12 chasseurs de l'armée de l'air française opérant depuis les bases de la région et 24 avions Rafale embarqués sur le porte-avions ont effectué plus de 5.000 sorties et "neutralisé" près de 1.600 objectifs en Irak et en Syrie.
Troisième visite pour le président sortant. Pour Hollande, il s'agira de la troisième visite sur le porte-avions en opération, la dernière en date remontant à décembre 2015. Après une allocution devant l'équipage et la visite du Central Opération, le coeur battant du navire, le chef de l'État participera à un briefing sur l'opération Chammal puis s'entretiendra à huis clos avec les pilotes avant d'assister à des catapultage et des appontages de nuit. Ce sera vraisemblablement la dernière visite de son mandat à bord de ce bâtiment, dont il avait prolongé la mission d'un mois, jusqu'à la mi-décembre, et qui doit ensuite retrouver son port d'attache de Toulon pour 18 mois d'entretien.
Une escale à Chypre. Avant de regagner Paris vendredi soir, le chef de l'État français fera escale à Chypre pour une brève visite de travail auprès de son homologue chypriote Nicos Anastasiadès.