Le maire de Givors, Mohamed Boudjellaba, a été insulté dans une lettre anonyme, quelques semaines après son arrivée à la tête de la ville. 1:15
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Diane Berger, édité par Tiffany Fillon , modifié à
Samedi, Mohamed Boudjellaba, le maire de Givors, ville située près de Lyon, a posté sur Twitter des extraits d'une lettre raciste dans laquelle il est violemment insulté. Sur Europe 1 lundi, l'édile, qui a porté plainte, a dénoncé "un courrier dégueulasse" tout en faisant part de son désarroi et de sa stupéfaction. 
TÉMOIGNAGE

Sur Twitter, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, s'est dit dimanche "écœuré" après des insultes racistes et des menaces de mort à l'encontre du maire de Givors, près de Lyon, Mohamed Boudjellaba. L'édile, qui avait remporté l'élection municipale fin juin dans cette ville de 20.000 habitants, a reçu une lettre anonyme truffée de menaces et d'injures racistes. S'estimant "choqué", il a publié certains extraits sur Twitter samedi et a porté plainte. Sur Europe 1 lundi, il a raconté son dégoût. 

"Monsieur le maire, sale bougnole, on va te crever. On va te griller comme une merguez. Ton habitation, ça va faire boom", cite le maire de Givors, en rapportant les propos racistes mentionnés dans la lettre reçue. "Sur quatre pages, c'est un vomi sans nom", s'indigne-t-il, s'en prenant à ces "gens de l'ombre qui attisent la haine et qui n'acceptent pas que je sois maire". "Je suis un citoyen français qui a des responsabilités politiques", se défend ensuite Mohamed Boudjellaba. 

Confronté à des telles attaques, le maire admet être découragé. "Est-ce que j'ai envie de tenir six ans ? Je ne sais pas", se demande-t-il. "C'est flippant de se dire que des gens ou une personne ont pris le temps de faire cela".

"Les bras m'en tombent"

Mohamed Boudjellaba s'interroge ainsi sur les raisons qui ont poussé les auteurs de la lettre à agir. "Quand vous essayez au quotidien de vous battre pour que les rues soient propres, pour embellir la ville, essayer de ramener des entreprises dans votre ville puis que vous tombez sur un courrier dégueulasse, les bras m'en tombent", affirme-t-il. "Mon action politique, on ne peut pas la mesurer. Cela fait sept semaines que je suis là. Je ne pensais pas que cela allait arriver si tôt."