L'Europe d'aujourd'hui ne satisfait pas Jean-Luc Mélenchon, qui réfute l'affirmation "L'Europe, on l'aime ou on la quitte", expression qu'il attribue à Marine Le Pen. Invité sur Europe 1, mercredi, le candidat de la France insoumise parle, lui, en revanche du besoin de "changer" l'Europe.
"On interdit l'harmonisation sociale". "Partout, il y a des tensions en Europe entre les nations et à l'intérieur des nations. Quand on interdit l'harmonisation sociale, on est en compétition. Une délocalisation sur deux se fait à l'intérieur de l'Europe", indique le candidat de la France insoumise, citant l'exemple de Whirlpool. "Il ne faut plus accepter qu'il y ait une compétition sociale et fiscale entre les nations."
"Éruption générale de l'extrême droite". "Si on ne change pas ça, l'Europe va s'effondrer par une éruption générale de l’extrême droite et je dis à Mme Merkel (la chancelière allemande, ndlr) et à Monsieur (Wolfgang) Schäuble (ministre allemande des Finances, ndlr) que s'ils veulent continuer comme ça, ce sera sans nous", a insisté Jean-Luc Mélenchon. "Nous ferons avec ceux qui veulent comme nous une Europe où la BCE n'est pas seulement en charge de la stabilité des prix mais de l'emploi et de l'activité où l'harmonisation fiscale et sociale est possible."
"Jamais je ne prendrai la décision tout seul". Il n'imagine pas que ses demandes n'aboutissent pas : "La France représente 18% de l'économie européenne, les Allemands 20, on ne fait pas l'Europe sans la France." S'il fallait aller à l'extrémité d'une sortie de l'Euro, "on irait, mais ce n'est pas ma position. Jamais je ne prendrai la décision tout seul", a précisé le candidat de la France insoumise. "Ce qu'il y aura à discuter sera tranché par le peuple français. Je débuterai une discussion, puis il y aura un résultat de la discussion et je demanderai au peuple français 'Vous êtes pour ou contre que je signe ?'", explique Jean-Luc Mélenchon, appelant de ses vœux un référendum. "Ce qu'ils diront, je l’appliquerai."