Toujours poursuivi pour provocation à la haine ou à la violence et injure publique envers les homosexuels pour plusieurs déclarations, Jean-Marie Le Pen a accordé une interview fleuve au magazine gay Friendly, publié lundi.
"C'est leur choix intime que je respecte". "L'interview choc et gay de Jean-Marie Le Pen" titre le magazine de l'édition mars-avril qui revendique 15.000 lecteurs et une ligne "un peu hard core", de l'aveu de son directeur de la publication. À quelques jours du congrès annuel du Front national, le co-fondateur et président d'honneur se défend d'être homophobe. "D'ailleurs, la plupart de mes collaborateurs sont homosexuels. Dans le fond, c'est leur problème personnel, c'est un élément de leur personnalité, c'est leur choix intime que je respecte", cite L'Express.
"Tant qu'ils ne se promènent pas avec une plume dans le cul". Un choix qui lui convient ? "À partir du moment où les homosexuels ne mettent pas leurs mains dans ma braguette ou dans celle de mes petits-enfants, et qu'ils ne se promènent pas avec une plume dans le cul sur les Champs-Élysées, ça m'est égal", a-t-il répondu, reprenant des propos qu'il avait déjà tenus quelques années plus tôt.
L'homosexualité comme menace sur la natalité. Après avoir assuré qu'il faisait la différence entre homosexuels et ceux qu'il désigne comme "homosexualistes", soit "ceux qui transforment leur choix sexuel personnel en idéologie politique", Jean-Marie Le Pen s'est déclaré opposé à la Gay Pride et au mariage pour tous, évoquant une menace sur la natalité "s'il y avait une généralisation du phénomène, cela entraînerait la disparition de l'espèce. Tant que l'homosexualité reste une fantaisie marginale, ça ne me gêne pas du tout, ça fait partie de la diversité humaine", cite encore L'Express.
"C'est souvent l'origine de souffrances diverses". Par ailleurs, "le Menhir" regrette que le Front national soit perçu comme un parti anti-gays. Donnant l'exemple de Florian Philippot dont l'homosexualité est connue, il rappelle que "ce problème ne s'est jamais posé". Quant aux agressions physiques contre les homosexuels, Jean-Marie Le Pen les attribue aux "musulmans qui ont dans ce domaine un rigorisme plus marqué que d'autres religions". Et de conclure que, selon lui, "être gay" "c'est souvent l'origine de souffrances diverses".
Cité à comparaître le 13 juin
L'eurodéputé de 89 ans est cité à comparaître par le parquet de Paris le 13 juin pour trois séries de propos sur les homosexuels. En mars 2016, dans son "Journal de bord" vidéo publié sur son blog, il avait affirmé: "Je crois que la pédophilie, qui a trouvé ses lettres de noblesse... interdites, mais tout de même, dans l'exaltation de l'homosexualité, met en cause toutes les professions qui approchent l'enfance et la jeunesse". Puis en décembre 2016, interrogé par le Figaro, il avait estimé que "les homosexuels, c'est comme le sel dans la soupe : s'il n'y en a pas assez, c'est un peu fade, s'il y en a trop c'est imbuvable".
L'association Mousse, qui lutte contre les discriminations homophobes et sexistes, avait porté plainte après ces deux sorties. L'ex-dirigeant frontiste est également poursuivi pour avoir commenté en avril 2017 les obsèques du policier tué dans un attentat jihadiste, Xavier Jugelé, lors desquelles son compagnon s'était exprimé. "Cette particularité familiale doit être tenue à l'écart de ce genre de cérémonie", avait-il dit.