Que reste-t-il du Parti socialiste deux mois après les législatives ? "Le PS a subi une défaite cinglante, profonde, dure, peut-être l'une des plus violentes dans ces deux dernières décennies", a rappelé Julien Dray au micro d'Europe 1. Mais l'élu veut rester positif alors même que les résultats de la dernière séquence électorale, historiquement bas, ont posé la question de la survie du socialisme français."Il y a un idéal, un combat historique qui subsiste et qui continue", affirme ce proche de François Hollande. "Il y a des centaines d'élus sur le terrain qui continuent de croire au PS ou en tout en ce que représente le combat socialiste".
Trouver "une orientation politique". "Il va falloir muter, tirer les leçons de cette défaite. Il faut le faire assez rapidement parce qu'à force d'attendre, on a le sentiment que l'on ne sait plus où on en est", déclare Julien Dray. Alors que le parti a été placé sous la tutelle d'une direction collégiale après le départ de Jean-Christophe Cambadélis, Julien Dray plaide pour une reprise en main rapide : "On a besoin d'une direction politique du parti socialiste qui soit stable, qui ne soit pas intérimaire et qui puisse émettre un message et donner une orientation politique à ceux qui croient encore à cette machine".
Un risque de disparition. Julien Dray estime que le PS a encore une place à occuper sur l'échiquier politique, actuellement polarisé entre la "droite modérée" d'En marche! et les Insoumis de Jean-Luc Mélenchon. "Si le paysage politique se structure entre une droite modérée et une gauche complètement radicalisée, la capacité de transformer le réel va s'estomper". "Le danger pour le PS est de se faire aspirer, de perdre son essence et de disparaître", ajoute-t-il. "On a besoin d'un PS qui reprenne son autorité politique".
Pour arriver à exister le PS doit, selon lui, parvenir à réaliser la synthèse des oppositions qui l'ont fracturé pendant la primaire, notamment entre la gauche libérale incarnée par Manuel Valls et celle plus interventionniste de Benoît Hamon. Il faut, déclare-t-il, "éviter que la gestion l’emporte sur la volonté de transformer les choses parce qu'il y a besoin pour nos concitoyens que les choses aillent mieux".