"Madame la présidente". C'est par ces mots que débute la longue lettre adressée par Jean-Marie Le Pen à sa fille Marine. Dans un courrier publié vendredi sur son nouveau blog, le président d'honneur du Front national dénonce "une sanction injuste", après la suppression de son Journal de bord sur le site Internet du parti. La brouille familiale était montée à son paroxysme, mardi, après la décision prise par le FN de ne plus héberger ses vidéos hebdomadaires.
Il dénonce une "injustice supplémentaire". "Après m’avoir accusé, sans m’entendre, d’avoir commis une "faute politique", vous faites supprimer, sans m’en avertir, du site officiel du Front National, le Journal de bord que je publie depuis 366 semaines sans incident notable. Je ne peux accepter cette injustice supplémentaire qui suit d’ailleurs la campagne médiatique diffamatoire déclenchée par les sycophantes, chiens de chasse de l’antisémitisme, pour l’emploi du mot "fournée", écrit Jean-Marie Le Pen. Pour considérer "l'incident clos", le fondateur du parti demande à sa fille le retour de son Journal de bord sur le site du Front national. "Je ne fais que demander justice, en appelant à votre autorité, la simple réparation d'un dommage injustifié", implore encore le président d'honneur du FN.
Souviens toi, ma fille. En réponse à la "faute politique" que lui a reprochée sa fille, le président d'honneur du FN n'hésite pas à prendre à partie la présidente du FN : "Vous me faites grief de n'avoir pas anticipé les éventuelles attaques dont je pouvais être l'objet, autrement dit, de ne pas m'être appliqué une censure préalable volontaire comme dans les pays totalitaires. Mais vous-même, n'avez-vous pas été mise en cause par votre déclaration sur 'l'occupation" de rues par des fidèles musulmans ou encore par votre présence à Vienne, à un bal, réputé 'nazi" par nos ennemis ?", tance Jean-Marie Le Pen. "Vous estimez-vous donc fondée à sanctionner le fondateur et Président d'honneur du Front National, en outre, député européen depuis 30 ans et brillamment réélu avec quatre colistiers ?", demande-t-il.
Alliot et Collard en ligne de mire. Cette dénonciation de mes propos est, hélas, banale et n'aurait pas pris d'ampleur (...) si cette calomnie odieuse n'avait été accréditée par les commentaires maladroits d'un responsable FN et celui d'un député, qui n'est pas membre du Front National, tout en lui devant son élection, mais surtout par votre condamnation d'une 'faute politique", insiste encore Jean-Marie Le Pen visant respectivement le vice-président du FN et compagnon de sa fille Louis Alliot et le député Rassemblement Bleu marine Gilbert Collard qui lui avait conseillé de ése mettre en retraite".
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