Benjamin Lancar a été réélu dimanche, dès le premier tour, à la tête des Jeunes pop, avec 78,2% des voix, à l'issue d'une campagne où se sont mêlés coups bas et accusations diverses.
Forte participation
Le vote était organisé par internet depuis vendredi et s'est achevé dimanche à 18 heures. Benjamin Lancar s'est "félicité du taux de participation exceptionnel" (90,6%) et a promis de "rassembler tous les militants, en allant au-delà des divergences".
Décrié par ses adversaires, Benjamin Lancar faisait figure de favori face aux cinq autres candidats. Arrivé en 2008 à la tête des jeunes pop, le jeune homme de 24 ans avait été élu dans des conditions rocambolesques, ses principaux challengers prétendant avoir été poussés au ralliement par le secrétaire général de l'UMP Xavier Bertrand.
Deux ans plus tard, la campagne n'a pas été plus courtoise. Bien au contraire. "C'est pire que Dallas", ironisait même un des militants en juillet. Et pour cause : durant des semaines, les "Jeunes pop" n'ont cessé d'exposer leurs différends au grand jour.
"C'est pire que Dallas"
L'air délétère de la campagne a même poussé le parti majoritaire à rappeler à l'ordre ses adhérents de moins de 30 ans, qui garnissent automatiquement les rangs des Jeunes Populaires. "J'ai le regret de constater que diverses personnes (...) outrepassent les limites acceptables de la polémique électorale", leur avait écrit début août Patrice Gélard, de la Commission d'organisation et de contrôle des opérations électorales de l'UMP.
Les débats entre les six candidats n'ont pas été politiques. Tous disent soutenir Nicolas Sarkozy pour 2012. Mais Benjamin Lancar a été accusé de verrouiller le scrutin depuis l'élection des CNJP (conseillers nationaux des Jeunes Populaires), les grands électeurs qui voteront ce week-end pour désigner leur président.
Des irrégularités ont été dénoncées sur des blogs ou dans les médias par plusieurs adhérents ou candidats. Ils l'ont accusé pêle-mêle de filtrer les candidatures, d'utiliser les ressources du mouvement pour gagner des voix, de permettre le vote de non-adhérents, ou mieux encore de créer de fausses procurations. Ce qu'a démenti en bloc l'intéressé.
Qui est Benjamin Lancar ?
Par ailleurs, nombre de jeunes pop ont tiré à boulets rouges sur l’égo du président sortant et son goût pour la médiatisation, du célèbre lip-dub du parti à sa baignade dans la Seine organisée pendant le sommet sur le climat de Copenhague.
Benjamin Lancar est également un habitué des phrases "choc". "Retour au travail pour les barbus de Sud", écrivait-il, par exemple, sur le site Twitter à l'issue de la grève à la SNCF d'avril. En pleine affaire Bettencourt-Woerth, il dénonçait le "trotskiste" Edwy Plenel, fondateur du site d'investigation Mediapart. Enfin, le jeune conseiller régional d'Ile-de-France avait, cet été, évoqué "l'islamisation" de l'équipe de France de football, "une équipe de racailles, de caïds (...) où il y a eu des tensions ethniques"...
Réélu, il sera en poste pour la présidentielle et, à ce titre, fera campagne pour le parti présidentiel.