L’INFO. Ils s’en arracheraient presque les cheveux. Alors que la baisse des dotations de l'Etat pour les communes a été confirmée il y a quelques jours - trois milliards et demi de moins l'an prochain, soit 11 milliards au total d'ici 2017 -, les maires se demandent où trouver l'argent qui manque. Certaines municipalités n'ont aucune marge de manœuvre et les édiles pourraient n’avoir d'autre solution que de s'en remettre aux préfets. Europe 1 s’est rendu à Trilport, en Seine-et-Marne, une commune où les baisses de dotation ont déjà des conséquences très concrètes.
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"On ne peut pas toujours tout demander aux impôts ". L’Etat a donné 30.000 euros de moins à la commune. Des décisions radicales ont donc déjà été prises et des projets annulés. Oubliés les nouveaux lampadaires à économie d’énergie, trop chers. Les travaux d’isolation du centre sportif ? Reportés. Le ticket de cantine à 3,30 euros vient, lui, de passer à 3,90 euros. Jean-Michel Morer, le maire socialiste, ne sait plus où tailler dans ses dépenses. "Nous, les économies, on les a déjà faites. On n’a pas de ressource et on ne peut pas toujours tout demander aux impôts. Ce n’est plus possible. Ce qui serait bien, c’est que les gens de la Cour des comptes ou de Bercy viennent faire un tour dans le monde réel. Je les invite quand ils veulent", assure-t-il au micro d’Europe 1.
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"Que l’Etat assume ses contradictions". Et Jean-Michel Morer est loin d’être un cas isolé. "Nombre de mes collègues du département ont déjà rencontré le percepteur parce qu’ils sont déjà dans le rouge. A un moment donné, on ne peut pas demander l’impossible aux maires, aux élus. Il faut aussi que l’Etat assume ses contradictions." Début mars, Stéphane Troussel, président du Conseil général de Seine-Saint-Denis invité dans Europe midi, assurait déjà que "l’Etat nous transfère un certain nombre de responsabilités, et il ne peut pas nous donner un certain nombre de choses à faire à sa place et en même temps nous donner moins pour le faire. Donc il va falloir choisir".
Moins de recettes, et plus de charges. Contradiction car s’il y a moins de recettes, il y a également davantage de charges à assumer, comme la mise en place des rythmes scolaires. A Trilport, la rentrée scolaire a ainsi coûté 40.000 euros. Si jamais les prochains budgets municipaux n’étaient pas équilibrés, la tutelle serait donnée au préfet. "C’est simple : il augmentera automatique les impôts", prévient l’édile. Avec le risque que la situation devienne intenable pour les habitants.
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