"Je ne crois pas un instant à la théorie du ruissellement." Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire s'est placé lundi en porte à faux de ceux qui voient dans la politique du gouvernement une volonté de favoriser les plus riches, dans l'espoir que, par ruissellement, cette manne financière finisse par bénéficier aux personnes moins aisées. "C'est une ânerie, ça n'existe pas", a ajouté le ministre, accusé d'avoir multiplié les "cadeaux fiscaux" pour les contribuables aisés dans son projet de loi de finances pour 2018.
"On a surtaxé le capital". "Ce n'est pas du tout le choix que nous faisons", a assuré Bruno Le Maire, invité sur France Inter. "Le choix que nous faisons, c'est de réinjecter plus de capital dans l'économie française, qui a besoin de mieux se financer", a défendu le locataire de Bercy. "Depuis des années, on a surtaxé le capital, moyennant quoi nos entreprises n'ont pas pu innover et créer de l'emploi. Nous, nous voulons renverser cette situation-là", a-t-il poursuivi.
.@BrunoLeMaire : "En terme des réductions des inégalités, la France fait mieux que ses voisins" #le79interpic.twitter.com/uLrnxNNuf2
— France Inter (@franceinter) 9 octobre 2017
Le Maire nie toute "injustice". La doctrine du ruissellement, qui n'existe pas en tant que théorie à part entière, mais est utilisé en tant qu'allégorie par les détracteurs des politiques libérales, fait l'objet depuis plusieurs semaines de vifs débats, sur fond de crispations sur la politique économique du gouvernement. "Vous défendez la théorie du ruissellement: en rendant les riches encore plus riches, les miettes qui vont tomber pour les pauvres seront plus grosses", a ainsi dénoncé Jean-Luc Mélenchon, critiquant notamment la transformation de l'impôt sur la fortune (ISF) en impôt sur la seule fortune immobilière prévue par l'exécutif.
Interrogé sur ce point, Bruno Le Maire a assuré que "la politique économique de la France" ne se résumait "pas à l'ISF", niant toute "injustice" dans les choix fiscaux effectués par l'exécutif. "Nous allons supprimer la taxe d'habitation" pour 80% des Français. Or "il n'y a pas plus inégalitaire que la taxe d'habitation, c'est la loterie", a notamment assuré Bruno Le Maire.