C'est l'un des enjeux de la conférence de presse que tient François Hollande jeudi : mettre un peu de baume au cœur des troupes du Parti socialiste. Car celui-ci va mal. Selon les informations d'Europe 1, entre 15 et 20% des militants vont quitter le parti cette année. Il y avait encore 174.000 militants socialistes l'an dernier. Au minimum, ils seront 30.000 de moins fin 2014.
>> LIRE AUSSI - L'Elysée soigne les détails de la conférence de presse
Dans de nombreuses sections PS, les réunions sont désertées. Les adhésions chutent et les cotisations ne rentrent plus. "Ce n'est pas encore la catastrophe, mais on n'en est pas loin", confiait mercredi un responsable de la rue de Solferino.
A Dunkerque, la moitié des militants ont disparu. Les échecs électoraux constituent la première cause de désaffection. Ainsi, à Dunkerque, après la défaite du candidat investi par le PS aux municipales, la section de la ville a perdu la moitié de ses militants, dont le nombre est passé de 700 à 350. Si l'on rappelle que 150 villes de plus de 8.000 habitants ont été perdues par les socialistes, on peut imaginer l'ampleur des dégâts au niveau national.
L'affaire Thévenoud a encore aggravé les choses, à tel point que de nombreuses sections sont aujourd'hui incapables d'évaluer la réalité de leurs effectifs. Dans la fédération de Gironde, près d'un tiers des militants auraient déserté cette année.
"Une situation de crise". Ce climat de tension se ressent clairement sur le terrain. A Marseille, par exemple, où près d'un adhérent sur deux n'a pas renouvelé sa carte. Ou encore dans le Maine-et-Loire, où les déçus du socialisme sont nombreux. Les adhésions y ont chuté de 30% cette année, et les deux tiers des cotisations ne sont pas rentrés. Sur un millier de militants, 150 sont partis. "On a une situation de crise, de désarroi", constate David Cayla, mandataire du courant "Maintenant la gauche", au micro d'Europe 1. "Les 60 propositions ont été écrites, et maintenant qu'est-ce qu'il en reste ? On en a marre de ne pas donner de sens à tout ça".
Jeudi soir, au siège départemental du parti, les déçus du PS vont lancer le mouvement "Vive la gauche 49" pour tenter de stopper l'hémorragie. "Dans six ans, le Parti socialiste disparaît si on ne fait rien", s'alarme Ousmane Cissakho, secrétaire de la section de Bouchemaine, qui se retrouve dans les propos des députés "frondeurs" : "95% des socialistes n'ont pas voté Valls. Est-ce qu'on est obligé de subir cette politique économique ? Non. Est-ce qu'il faut partir ? Non".
>> LIRE AUSSI - PS : à Marseille, les adhésions en chute libre